Vainqueurs de la 34e CAN: Voici ce qui a fait basculer le match pour les Éléphants

Ils l’ont fait, les Éléphants l’ont fait. Ils sont champions d’Afrique. Emerse Faé et son ‘’commando’’ remportent la 34e Coupe d’Afrique des nations, au terme d’une finale héroïque contre les Super Eagles du Nigeria, sur la pelouse du stade Alassane Ouattara d’Ebimpé. Même menés au score, jusqu’au bout, les Pachydermes n’ont jamais baissé les bras. Et finalement, ils en ont tiré la récompense en soulevant pour la troisième fois de l’histoire du pays, le trophée, objet de toutes les convoitises sur le continent.

Comme ils l'ont fait régulièrement dans cette CAN 2023, les Éléphants ont fait preuve d’un mental d’acier pour venir à bout de cette équipe du Nigeria considérée comme l’une des meilleures du tournoi. A l’image de leur parcours général, les Oranges ont été assommés d’entrée de jeu dans cette partie, ils ont trébuché, ont posé genou à terre. Mais comme bien souvent ce fut le cas, ils ont su aller chercher des ressources, ils ont su revenir plus forts, plus conquérants, et remporter la victoire, devant un peuple qui les a poussé jusqu’au bout de la lutte.

La force du mental, c’est ce qui définit le mieux cette équipe de Côte d’Ivoire dans cette 34e CAN, à l’image de Sébastien Haller, celui qui offre à la Côte d’Ivoire cette 3e étoile, d’un coup de pied venu de nulle part. Parfois le football offre des histoires sublimes, qui font rêver et qui redonnent surtout espoir. Celle de Sébastien Haller est probablement l’une des raisons qui nous font aimer le football. Ce dimanche soir, l’attaquant du Borussia Dortmund est entré dans l’histoire du football ivoirien. Un peu plus. Déjà auteur de l’unique but des siens en demi-finale, Haller a délivré tout un peuple, en marquant le but vainqueur des Ivoiriens (2-1 score final) d’un geste Zlatanesque. Une émotion immense pour les Ivoiriens, mais en premier pour lui qui revient de loin, de très loin même. Pourtant, il y a deux ans à peine, Sébastien Haller apprenait qu’il était atteint d’un cancer. Il devait mettre sa carrière en stand-by. Pour guérir de cette maladie, l’ancien attaquant de l’Ajax a donc dû passer par la chimiothérapie. Un traitement lourd qu’il avait dû digérer avant d’espérer reprendre un jour sa carrière de footballeur. Finalement après 7 mois de chimiothérapie et deux opérations, Sébastien Haller était de retour à la compétition (janvier 2023).

A l’image d’un Sébastien Haller qui entré difficilement dans cette CAN, avec une blessure et dans l’incapacité de jouer, la Côte d’Ivoire, au bord de l’élimination a été miraculeusement sauvée des méandres de l’enfer pour réaliser ce que tout le monde croyait impossible jusque-là. Comme contre le Sénégal en huitièmes et le Mali en quarts de finale, les Éléphants se font punir malgré la nette domination sur les Super Eagles. Sur un corner mal renvoyé, le capitaine Troost-Ekong catapulte le cuir dans le filet de Fofana pour ouvrir le score (1-0, 40e). Malgré ce but qui aurait pu casser leur dynamique, Faé et ses hommes gardent la tête, le moral intact, jusqu’à la pause.

Dans les vestiaires, le sélectionneur parle à ses hommes, leur redonne plus de force et d’envie à retourner au combat. « J’ai dit aux garçons qu’il y avait de la place, car je les sentais biens, contrairement aux Nigérians que je voyais plus fatigués. J’ai la chance d’avoir un groupe de joueurs expérimentés comme Max Gradel, encore Serge Aurier, Franck Kessié, qui ont su prendre leur responsabilité dans le vestiaire. En moins de dix minutes, ils ont renversé la situation, nous avons montré que nous étions des hommes ce soir », a partagé l'entraîneur des Eléphants en conférence de presse. Ils sont transformés au retour des vestiaires. Les Éléphants sont plus incisifs à l’image de Gradel, Kossounou et Seri qui ne parviennent pas à accrocher le cadre. C’est Kessié qui va finalement y arriver avec une lourde tête, imparable pour le portier nigérian (1-1, 63e). Ebimpé chavire, toute la Côte d’Ivoire en transe. Et comme l’équipe de Côte d’Ivoire, morte et ressuscitée, ce sont deux joueurs en mauvaise forme, parce que blessés à l’entame de cette CAN, qui vont délivrer tout un peuple. Adingra, dans son couloir gauche, fait vivre des misères à la défense nigériane.

Il envoie un excellent centre qui trouve Sébastien Haller. L’attaquant de Dortmund reprend le ballon du bout du pied pour donner l’avantage à son équipe (2-1, 84e). Cette génération des Éléphants entre dans l’histoire de la CAN en ayant remporté la compétition à domicile, cela n’était pas arrivé depuis l’Egypte en 2006. Faé, avec son staff, entrent dans la légende en ayant été nommé pendant la compétition avant de remporter la compétition.

Noah Djédjé