Débats publics : Partis politiques, entourez-vous d'un shadow cabinet

Les cadres du Rhdp gagneraient à se faire encadrer par des journalistes, des jeunes politistes et politologues avant tout débat public contradictoire. L'on ne peut pas avoir un bilan comme celui d'Alassane Ouattara et se faire malmener dans un débat actuellement en Côte d'Ivoire. Il est plus aisé pour un proche de Ouattara de défendre un bilan que pour un opposant de mettre à mal le pouvoir Rhdp. Sur NCI le dimanche dernier, les proches du pouvoir avaient du mal à réagir sur les questions du journaliste. Tout simplement parce qu'ils ne préparent pas les thèmes et sujets connus à l'avance avant de se rendre sur les plateaux. Il y a des jeunes formés aujourd'hui au département de Science politique de l'Université Alassane Ouattara à Bouaké. Nous sommes à la 2ème promotion de Master.

Le professeur Ousmane Zina a semé de la bonne graine. Recrutez auprès de vous ces jeunes gens. Traitez-les correctement. Ils vous sortiront de bonnes analyses et observations. Il y a des journalistes talentueux. Recrutez-les dans vos cabinets. Ils vous donneront de bonnes grilles de lecture avant tout débat public contradictoire. Un politique qui n'arrive pas à montrer ce qu''Aassane Ouattara a fait dans la Nawa n'a pas suffisamment travaillé sur son sujet.

Le découpage régional qui fait de la Nawa une région administrative est du fait du pouvoir Rhdp. La création du barrage de Soubré, un vieux projet abandonné est du fait de Ouattara... Ses effets d'entraînement sont tangibles sur place. Bref, recrutez des jeunes pour la réflexion. Et vous serez plus à l'aise dans les débats..
Ce message est aussi valable pour les autres formations politiques. "Tous ceux qui interviennent dans les débats publics doivent faire un minimum de média training et se préparer en conséquence", le soutient si éloquemment le journaliste émérite Fernand Dedeh.

Si nous mettons à l'index le parti au pouvoir, c'est parce que les autres partis comme le Ppa-ci et le Pdci-Rda semblent mieux préparés. Mais il faut aussi voir des failles dans les réactions des cadres de l'opposition. Par exemple, lorsqu'un opposant sur un plateau affirme que le piment vaut 50 francs sur le marché, il doit pouvoir donner une période et un lieu précis en Côte d'Ivoire. Car le marché en économie politique est un ensemble de considérations. La vente ou l'achat d'un article dépend du lieu, la période et parfois de la qualité de l'individu.

Dans le débat public contradictoire, il faut aussi tenir compte de la personne à envoyer au débat. Un cadre du Pdci-Rda qui a enregistré un ministre à son insu ne peut valablement se présenter en donneur de leçons sur un plateau télé.

Bref, les hommes politiques doivent se faire encadrer avant tout débat.

Cela va de la qualité des débats.

Les ressources humaines existent, elles n'attendent donc que l'emploi.

Allah Kouamé