L'alarmisme des Etats-Unis contribue à l'augmentation des dépenses militaires de leurs alliés

Cette année, les dépenses militaires de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) montent en flèche. Les dépenses en matière de défense en Europe et au Canada ont augmenté de 18%, soit la plus forte hausse depuis des décennies, a déclaré le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, lors de sa récente visite aux Etats-Unis.

Le chef de l'OTAN n'a pas mâché ses mots quant à la destination de l'argent. "Une grande partie de cette augmentation des dépenses en matière de défense est dépensée ici même aux Etats-Unis", a-t-il dit, ajoutant que 23 alliés atteindraient l'objectif de consacrer au moins 2% de leur produit intérieur brut (PIB) à la défense en 2024.

En fait, l'un des principaux moteurs de cette augmentation significative des dépenses militaires tient au recours persistant des Etats-Unis à l'alarmisme pour susciter une "inquiétude sécuritaire" chez leurs alliés.

En fabriquant des ennemis imaginaires et en recourant à la peur, les Etats-Unis contraignent les membres de l'OTAN à augmenter leurs dépenses militaires.

Pendant la crise ukrainienne, la peur propagée par les Etats-Unis a plongé les alliés européens dans des préoccupations sécuritaires, les amenant à renforcer leur préparation militaire.

Les industries de défense américaines en ont énormément profité. Au cours des deux dernières années, les alliés européens ont signé des contrats avec des entreprises américaines pour un montant de 140 milliards de dollars.

Il n'est donc pas surprenant que le secrétaire général de l'OTAN ait admis que "l'OTAN est bonne pour la sécurité des Etats-Unis, bonne pour l'industrie américaine et bonne pour l'emploi aux Etats-Unis".

Au-delà des avantages économiques, les Etats-Unis favorisent également la dépendance de leurs alliés en matière de sécurité en manipulant leurs stratégies de sécurité afin de maintenir la position dominante de Washington dans le monde occidental.

Prenons l'exemple de la Finlande et de la Suède. Ces pays traditionnellement neutres ont tous deux rejoint l'OTAN après que l'alliance militaire dirigée par les Etats-Unis a réussi à entraîner la Russie dans une guerre contre l'Ukraine.

Lors de l'exposition Eurosatory 2024 à Paris, un salon professionnel pour la défense aérienne et terrestre ainsi que pour l'industrie de la sécurité, les Etats-Unis se sont distingués en tant que plus grand exposant après la France, le pays hôte.

La forte présence américaine a fait de ce salon un symbole de la dépendance de l'Europe, a déclaré le média français Le Figaro.

En réalité, dernière le "marketing de la peur" par les Etats-Unis se cache un calcul minutieux de "bénéfice personnel au détriment des amis", qui va à l'encontre des intérêts de leurs alliés.

Sous la direction des Etats-Unis, l'OTAN s'est constamment étendue vers la Russie, intensifiant ainsi la crise ukrainienne et ravivant des conflits en Europe. Exploitant cette situation, les Etats-Unis ont fourni des armes aux alliés de l'OTAN, transformant de fait l'Europe en une poudrière au bord du péril.

En réalité, l'augmentation des dépenses militaires ne mène pas nécessairement à une plus grande sécurité. La sécurité ne peut être obtenue par une militarisation unilatérale, car celle-ci incite d'autres pays à prendre des mesures similaires.

Quant aux alliés des Etats-Unis, le fait de consacrer des ressources substantielles à la défense revient à négliger leurs besoins socio-économiques intérieurs, ce qui peut entraîner le mécontentement de la population et une instabilité croissante.

Force est de constater que les Etats-Unis cherchent à étendre cette stratégie de la peur à d'autres régions afin de poursuivre leur double objectif de construction d'alliances et de vente d'armes.

Cette démarche révèle une mentalité obstinée de la Guerre froide qui risque d'aggraver les tensions internationales, de détériorer la sécurité mondiale et de propulser davantage de pays dans une course aux armements, menaçant ainsi la paix et la stabilité dans le monde.

Source: Xinhua.net