De la nécessaire institution d'une citoyenneté africaine

En étant en ville à Addis-Abeba, on se sent à l'étranger, ce qui me semble normal d'ailleurs. Mais une fois qu'on franchit les grilles du siège de l'Union Africaine, on se sent automatiquement chez soi.
J'ai confronté deux personnes avec mon impression (Un tanzanien et un Sud-africain) et elles ont confirmé mon ressenti.
C'est vraiment extraordinaire cette sensation d'être chez soi à plus de 10.000 km de sa résidence habituelle. Tout le monde est avenant et personne ne vous critique dans cette enceinte magnifique.
Le seul bémol est que tous les Africains ont besoin d'un visa pour venir chez eux. Ce qui est totalement absurde.
J'ai espéré rencontrer le Président de la Commission pour lui poser la question sur cette anomalie. Malheureusement, il est absent du pays.
Il faudra pourtant un minimum de cohérence pour faire passer l'Union Africaine d'une organisation de coopération à une instance d'intégration en instituant une citoyenneté Africaine comme pour les populations des pays membres de l'Union Européenne.

 Moritié Camara
Professeur Titulaire d'Histoire des Relations Internationales