Culture / « Une afropéenne en pays Sawa », podcast original à écouter sur RFI
« Une afropéenne en pays Sawa », un podcast en 3 épisodes d'Estelle Ndjandjo, réalisé par Vanessa Letrosne et Simon Decreuze, disponible en intégralité dès le mardi 2 mai sur rfi.fr et toutes les plateformes de podcasts
Qui sont les Sawas ? De quelle manière la pollution du littoral et des fleuves modifie-t-elle leur mode de vie ? Quel est le rôle de la jeunesse camerounaise dans la préservation de l’environnement ?
La journaliste Estelle Ndandjo, installée à Paris, est partie sur les traces du peuple Sawa, le « peuple côtier » du Cameroun, le long des rives des fleuves du Littoral pour remonter le fil de ses origines. Au cours d’un voyage initiatique sonore, elle interroge le lien étroit liant les populations locales à l’eau. Un élément qui imprègne leur culture et leurs coutumes alors que la pollution des fleuves et du littoral modifie leur mode de vie.
Prologue
Alors qu’Estelle termine la préparation de sa valise la veille de son départ pour le Cameroun, elle interroge son père âgé de 73 ans. Pierre, anxieux face au départ de cette dernière, replonge dans ses souvenirs : son enfance dans un milieu pauvre, au bord du fleuve Sanaga aux eaux aujourd’hui polluées, un père pêcheur qui ramenait des centaines de kilos de poissons sur sa pirogue, son rapport à l’eau et à la nature en tant que Sawa…
Épisode 1
Estelle arrive à Douala, capitale économique du Cameroun, où vit une partie de sa famille. Plongée au cœur des festivités du Ngondo, la fête traditionnelle annuelle des Sawas, Estelle rencontre François Dikoumé, entrepreneur et militant écologiste de 33 ans, et Valère Épée, vieux sage, qui la reçoit chez lui, sous le grand arbre dans son jardin. Ensemble, ils reviennent sur la mythologie fondatrice du peuple Sawa, dont l’eau est au centre, ainsi que sur l’actuel manque d’implication de certains chefs traditionnels pour la cause environnementale.
Épisode 2
Aux côtés de François Dikoumé, Estelle se rend au cœur de la mangrove, située à trente minutes de pirogue de la ville de Douala. Sur l’île quasiment inhabitée de Djébalè au nord de l’estuaire de Douala, les bouteilles de coca-cola se mêlent aux sacs plastiques, embourbés dans les palétuviers. François y organise des « éco-tours » pour sensibiliser les publics, touristes comme habitants, à la fragilité de cet environnement. Transformer cet espace déserté en forêt communautaire et sanctuarisée, c’est un des projets de la ville de Douala.
Épisode 3
La cérémonie du Ngondo se tient sur les berges du fleuve Wouri, à Douala. Politiques, chefs traditionnels et ecclésiastiques s’assoient fièrement sous la tente des officiels, alors que les représentants des différents villages Sawas s’affrontent lors d’une course de pirogues sur le fleuve, et que des initiés s’adonnent à des rites spirituels sur les berges, faisant appel aux génies des eaux du fleuve.
Les eaux polluées du fleuve, délaissées au profit de la croissance urbaine de la ville, ne sont pas une fatalité. Chaque jour, malgré une jeunesse qui serait « déconnectée » des traditions et du fleuve, des Camerounais engagés œuvrent pour préserver ce précieux environnement et sauvegarder la biodiversité, comme Roblain, chef belgo-camerounais d’une entreprise de recyclage, ou encore Prisca, professeure de lycée technique, qui initie ses élèves aux métiers de l’écologie.
Avec RFI
- Vues : 451