Santé mentale des jeunes : en constante dégradation depuis la crise du Covid-19
C’est une tendance qui dure depuis la crise sanitaire et ses confinements. Les différentes enquêtes mettent en lumière une dégradation de la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes. Santé publique France lance, à l’occasion de la journée mondiale de la Santé mentale, une campagne de prévention.
La dégradation a débuté avec la crise du Covid-19 ; en 2023, la situation continue de s’aggraver. Alors que la santé mentale des Français reste en berne en 2023, les adolescents (11-17 ans) et les jeunes adules (18-24 ans) demeurent les populations les plus fragiles. Anxiété, dépression, idées noires… le recours aux soins d’urgence pour troubles de l’humeur, idées et gestes suicidaires avaient fortement augmenté en 2021 en 2022. En 2023, «la hausse s’est poursuivie de façon marquée», note Santé publique France.
A l’occasion de la Journée mondiale de la Santé mentale, l’agence sanitaire adresse un message de prévention aux plus jeunes, alors que les 18-24 ans étaient 20,8 % à être concernés par la dépression en 2021, contre 11,7 % en 2017. « Les données recueillies depuis 2020 témoignent d’une dégradation de la santé mentale chez les adolescents et jeunes adultes et d’une perception encore taboue de ces problématiques », analyse la Dr. Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France.
Comment prendre soin de sa santé mentale ?
Afin d’aider les adolescents et jeunes adultes à prendre soin de leur santé mentale, Santé publique France lance une campagne baptisé « Le Fil Good ». Soit cinq bonnes pratiques mises en lumière dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Pratiquer une activité physique ;
Dormir suffisamment avec des horaires réguliers ;
Prendre du temps pour des loisirs et des hobbies ;
Aider les autres ;
Pratiquer la gratitude.
Cette campagne vise à sensibiliser les jeunes à la prévention. Selon les chiffres des vagues d’enquête Coviprev sur la santé mentale menées dans l’ensemble de la population, les jeunes sont moins enclins à prendre soin de leur santé mentale et de leur bien-être que leurs aînés. « Ils sont moins nombreux à penser pouvoir agir sur celle-ci, moins enclins à en parler avec leur médecin, et croient moins fréquemment en l’existence de solutions efficaces pour soigner l’anxiété ou la dépression. En 2022, 35 % des 18-24 ans avaient l’impression de ne pas prendre soin de leur santé mentale ou de leur bien-être. Parmi ces jeunes, 32 % déclaraient ne pas savoir comment faire, 29 % indiquaient ne pas avoir le temps et 25 % ne s’en sentaient pas capable ».
Hausses des idées suicidaires chez les 11-17 ans
Quant à consulter un psy, le prix constitue un frein pour la majorité d’entre eux, de même que la difficulté à se confier ou la crainte de ce qu’ils pourraient découvrir sur eux, et la peur que l’entourage l’apprenne. Pourtant dans cette tranche de la population et tout particulièrement chez les 18-24 ans, « les niveaux des passages aux urgences pour idées suicidaires, comme ceux des actes médicaux SOS Médecins pour angoisse étaient nettement supérieurs à ceux des années précédentes ».
Autre fait saillant, les passages aux urgences pour idées suicidaires étaient également en hausse chez les 11-17 ans, en septembre 2023. Plus spécifiquement, parmi les adolescents de 17 ans, « 9,5 % étaient concernés par des symptômes anxio-dépressifs sévères en 2022 contre 4,5 % en 2017 et 18 % ont eu des pensées suicidaires dans l’année contre 11 % en 2017».
A noter : outre la campagne, une ligne d’écoute pour les jeunes de 12 à 25, le Fil santé jeunes, est disponible au 0 800 235 236, 7 jours sur 7, de 09 heures à 23 heures. Un site ressource met également à disposition des informations et notamment les structures d’accueil à proximité.
Source : Santé publique France, 9 octobre 2023
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