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Média: Quand les internautes et lecteurs s'imposent...

 Baltasar

Avec les réseaux sociaux, nous sommes indubitablement à l'ère de l'information inversée. Pas la pyramide inversée où il faut écrire tout de suite dès l'entame de l'article les éléments essentiels. Il s'agit à l'heure actuelle de fournir aux lecteurs, que ce soit dans les supports physiques (journaux) et sur les sites internet, les informations qu'ils veulent, qu'ils consomment abondamment sur un sujet donné.
Elle est donc loin la période où les médias guidaient l'opinion sur des maronniers qui accrochaient. Les journaux pouvaient décider de mettre plein pot sur des sujets qu'ils trouvaient passionnants, entraînants, et les chiffres de vente ou les taux d'audience pouvaient atteindre des records.
Aujourd'hui, ce sont les lecteurs qui guident les tendances. Quand un sujet passionne les foules, les internautes, les médias sont bien obligés d'y rester collés pendant quelques jours, de chercher le maximum d'éléments, de photos et de vidéos y compris pour espérer maintenir les visiteurs en haleine. Quand on prend le risque de changer de sujet, alors que les gens n'ont pas encore fait le tour de la question, on l'apprend à ses dépens. On fait généralement choux blanc.
Depuis la nuit du samedi au dimanche 3 novembre 2024, le sujet phare est l'affaire des 400 sextapes de l'Equato-guinéen Baltasar Ebang Engonga qui ont fuité après son arrestation pour détournement de fonds. Pas besoin de refaire le film de l'occurence de cette actualité qui s'impose à nous.
Car les internautes et autres lecteurs quel que soit leur statut tiennent à tout savoir sur cette affaire digne d'un film holywoodien. Ils guètent les moindres petits commentaires, quémandent les vidéos qui montrent le scandale. Chacun veut voir pour s'en convaincre ou pouvoir faire ses propres commentaires. Si ce sujet tient le haut du pavé, ce n'est pas que rien d'autre ne se passe dans le quotidien des populations ici en Côte d'Ivoire. C'est juste que chacun des mâles se verrait à la place de Baltasar ou que quelques femmes aimeraient être à la place d'une des proies de l'étalon Baltasar dans les vidéos qui circulent. C'est le sujet du moment.
Mais comme une actualité chasse toujours une autre, le sujet Baltasar sera vite rangé aux oubliettes. Et le prochain sujet, qu'il soit un fait de société, une actualité sportive, musicale ou politique tiendra en haleine. Pour quelques jours. Il est donc clair qu'il faut donner à la masse ce qu'elle demande et non plus ce que le journaliste ou le média estime digne d'intérêt dans la floppée d'actualités. C'est cela le nouveau paradigme: Labourer au maximum le sujet qui passionne les internautes. Sous tous ses contours.
La pyramide est à présent inversée avec la dictature des internautes et des lecteurs. La question finale doit être: qu'est-ce que les gens veulent lire, écouter ou voir?
Ce sont les réponses à cette question qui guident finalement les journalistes.

Bakayoko Youssouf

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