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Forum Unesco à Addis-Abeba: Les paroles fortes entendues lors de la première journée

Addis Abeba

Dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba se tient du 30 septembre au 2 octobre 2024 le Forum des Chaires et partenaires de l’UNESCO intitulé 2024 «Transformer les savoirs pour l’avenir de l’Afrique». Moritié Camara, Professeur Titulaire d'Histoire des Relations Internationales, prend part à ces assises pour le compte de la Côte d'Ivoire. Mme Sahle-Work Zewde, la Présidente de la République éthiopienne a ouvert le Forum avec un excellent discours de 30 minutes. 

Voici quelques paroles fortes entendues lors de cette première journée de travaux.

 

"L'Afrique ne souffre d'aucune pénurie de déclarations mais d'actions"

" Une réunion n'est pas une solution. Cependant beaucoup de dirigeants pensent que les réunions sont des solutions."

" Les gouvernements ne donnent plus de priorité à l'éducation".

" Les Africains sont à 0,03% de l'investissement dans l'éducation au lieu de 1% du PIB comme recommandé par l'Union Africaine".

"Les anglophones qu'il s'agisse d'intellectuels, d'universitaires ou de décideurs ont une incidence écrasante sur les francophones dans les réflexions pour construire une Afrique digne et fière de ce qu'elle est".

" L'Afrique compte le plus grand nombre de pays que tous les autres continents. Mais ce nombre n'a jamais servi à grande chose à cause du fait que beaucoup de dirigeants africains sont plus intéressés à défendre des intérêts étrangers que ceux de leur propre peuple."

"Les enseignants sont mal payés, ce qui est un frein à la bonne motivation pour former et éduquer correctement la nouvelle génération"

"Il faut mobiliser la diaspora de manière sérieuse. Il faut bien-sûr se baser sur la nouvelle diaspora qui apporte plus de 90 milliards par an au continent. Mais il faut aussi penser à la diaspora historique qui s'est battue pour des grandes causes du continent comme les afro-Américains".

"Avant les Européens se rendaient dans des magasins pour acheter des jouets pour leurs enfants alors qu'en Afrique, c'étaient les enfants eux-mêmes qui fabriquaient les jouets avec lesquels ils jouaient. Tout cela n'est plus le cas malheureusement pour nous. Dès lors, il nous faut nous interroger sur ce que nous enseignons dans nos écoles et à la maison à nos enfants."

"Il faut que les gouvernements prêtent une oreille attentive à ce que disent leurs intellectuels."

"Pour transformer les systèmes de connaissances, il faut transformer nos systèmes politiques dont les tenants sont mus par des intérêts personnels."

"La vitesse de la transformation sera dynamique si les gouvernants s'y engagent."

"La présidente éthiopienne qui a ouvert le forum s'est rendue après sur l'esplanade pour la photo de famille avant de revenir s'asseoir dans la salle pour suivre les débats. Ce qui est inhabituel. On est habitués aux présidents qui font leur discours et d'éclipsent car peu intéressés à écouter les autres."

" Il est contreproductif de baser toute la gouvernance sur des données comptables".

"Des études sérieuses ont démontré que les jeunes d'aujourd'hui sont moins intelligents que leurs parents qui eux-mêmes sont moins intelligents que leurs grands parents."

"Cette année a été dédiée par l'Union Africaine comme année de l'Education mais cela ne suffit pas. Il faut décréter une décennie de l'éducation en Afrique pour inciter les gouvernements à investir dans l'éducation et dans la recherche sur le continent."

" L'intelligence artificielle n'est pas simplement une technologie mais une ressource majeure pour transformer nos vies du tout au tout."

" Une pierre isolée reste une pierre pour toujours. Mais mise ensemble avec d'autres pierres, elle devient un temple dans lequel on peut former l'homme."

"En Afrique, il manque 50 millions d'enseignants pour atteindre les objectifs du développement 4 et cela est inquiétant."

" Qu'est-ce qu'on appelle qualité de l'éducation. On sait que 5 élèves sur 10 sont incapables de lire correctement après plusieurs années passées sur les bancs"

 

La seule question posée aujourd'hui par le Professeur Moritié Camara:

"Les parents plus intelligents que leurs parents. N'est-ce pas dû au fait que pour améliorer les taux de scolarisation et les gourvernements privilégient l'espérance de vie scolaire au détriment de la formation rigoureuse des enfants? Les taux de scolarisation augmentent mais les taux d'alphabétisation baissent. Preuve, le rapport en préparation par l'UNESCO à l'intention des chefs d'État africains note que 5 enfants sur 10 scolarisés ne savent pas lire après plusieurs années passées à l'école."

La réponse a été insatisfaisante pour la majorité de la salle.

 

 

Une sélection de Moritié Camara, Professeur Titulaire d'Histoire des Relations Internationales, présent à Addis-Abeba.

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