France: L’ancien préfet Alain Gardère et trois maires devant le tribunal pour corruption
Le tribunal correctionnel de Paris se penche, à partir de ce lundi 13 mai, sur une vaste affaire de corruption qui implique l’ancien préfet Alain Gardère, trois maires franciliens et des entrepreneurs du BTP. Au total, 13 personnes et deux entreprises doivent être jugées jusqu’au 20 juin.
L’enquête avait débuté à partir de soupçons autour du train de vie d’un ex-préfet de police de Marseille (2011) proche de la droite, Alain Gardère, aujourd’hui âgé de 67 ans. Responsable de la sécurité des aéroports parisiens du Bourget et de Roissy en 2011-2012, directeur en 2015-2016 du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS, l’instance qui délivre des agréments dans ce secteur), il est soupçonné de s’être prévalu de ses fonctions pour rendre de nombreux services en échange de cadeaux pour lui et son entourage.
Selon l’accusation, le haut fonctionnaire, aujourd’hui à la retraite, aurait entre autres octroyé un emploi fictif, favorisé l’obtention illégitime d’agréments à des agents de sécurité privés et facilité l’obtention de marchés en matière de sécurité. Plusieurs responsables de sociétés de sécurité comparaîtront à ses côtés devant le tribunal pour lui avoir octroyé des cadeaux (caisses de vin, trajets avec chauffeur, repas au restaurant ou soirée au cabaret…)
Trois maires ou anciens maires figureront aussi sur le banc des prévenus. Jean-François Oneto, maire (LR) d’Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne), est soupçonné d’avoir perçu de manière occulte environ 500.000 euros en 2010, en échange de décisions favorisant des projets de promotion immobilière menés par le groupe France Pierre dans sa commune. La justice reproche également à cet élu de 73 ans d’avoir embauché sa fille comme collaboratrice de cabinet, un emploi que le parquet considère comme fictif.
Un autre élu de Seine-et-Marne, Sinclair Vouriot (DVD), 75 ans, maire de Saint-Thibault-des-Vignes, se voit lui reprocher d’avoir bénéficié de travaux partiellement payés par France Pierre à son domicile. Quant à Gérard Hérault, 75 ans, ancien maire (PS) de Montgeron (Essonne) de 1995 à 2014, il est soupçonné de s’être fait offrir en 2005 par France Pierre un véhicule BMW de près de 40.000 euros, et d’avoir occupé un logement gratuitement pendant plusieurs mois en 2009.
La Rédaction
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