Rififi au Sénégal après le report de la présidentielle
L’ordre public est sérieusement troublé au Sénégal, suite à la décision du président Macky Sall et de l’Assemblée nationale de reporter la présidentielle au 15 décembre 2024. Depuis lundi matin, les manifestations de rue se succèdent et l'Internet mobile est suspendu.
La décision du président sénégalais a été soumise pour validation à l'Assemblée nationale, qui l’a examinée hier 5 février 2024. La majorité étant du côté du pouvoir de Dakar, la proposition de loi sur un report de six mois de l'élection présidentielle a donc été adoptée, et le chef de l’Etat, qui dirige le pays depuis 2012, autorisé à se maintenir au pouvoir jusqu’à la passation de charges à son successeur, le 2 avril, date butoir de fin de mandat du président n’y figurant.
Alors, la démocratie sénégalaise est-elle pour autant en difficulté ? Si, selon l’opposant Alioune Tine, « Macky Sall a plongé le Sénégal dans l’incertitude totale », et malgré la démission du ministre secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, et l'arrestation, le dimanche 4 février 2024 à Dakar de L’ancien premier ministre Aminata Touré, le schéma sahélien est à écarter du fait du professionnalisme de l’armée sénégalaise. Le pays ne pourra malheureusement pas faire l’économie des manifestations sauvages depuis que la jeunesse se laisse embrigader par des aventuriers politiques. Les observateurs sont plutôt surpris qu’aucune relève n’ait été préparée pour un si grand pays…
Seydou Koné
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