Kémi Seba déchu de sa nationalité française
Le célèbre agitateur Kémi Seba a perdu sa nationalité française, selon un décret publié ce mardi 9 juillet 2024 au Journal officiel. Il avait récemment brûlé son passeport français.
Le point de non-retour entre le polémiste anciennement franco-béninois Kémi Seba et la France est cette fois atteint. Dans un décret du 8 juillet paru au Journal officiel de la République française ce mardi 9 juillet, on apprend que le Conseil d’État a reconnu la perte de la nationalité de Stellio Capo Chici, 42 ans, plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de Kémi Seba.
La procédure de perte de nationalité a été engagée en vertu de l’article 23-7 du code civil français. Les autorités ont souligné que Seba, né en France de parents d’origine béninoise, possède également la nationalité béninoise, écartant ainsi le risque d’apatridie. Cette précision est cruciale dans le cadre légal de la procédure, la France étant tenue de prévenir les situations d’apatridie conformément à ses engagements internationaux.
Le ministère de l’intérieur avait demandé, en début d’année 2024, la déchéance de sa nationalité. En réponse, le militant avait publié une vidéo d’une de ses conférences de presse où on le voyait brûler son passeport français. Il déclarait à l’occasion de ce rassemblement face à la presse, à Fleury-Mérogis être un «Béninois libre» : «Votre passeport ce n'est pas un os que vous nous donnez ou nous retirez en fonction de notre degré de soumission vis-à-vis de vous, comme si les Noirs étaient des chiens. Je suis un homme noir libre.»
La perte de la nationalité française est une procédure exceptionnelle et rarement appliquée en France. Elle intervient généralement lorsqu’une personne est accusée d’adopter volontairement une nationalité étrangère, ou s’engage dans l’armée d’un autre pays, ou agit de manière préjudiciable aux intérêts de la France. La procédure est encadrée par des dispositions légales strictes et fait l’objet d’un examen minutieux par les autorités compétentes, notamment le Conseil d’État, afin de garantir le respect des droits fondamentaux et d’éviter les situations d’apatridie.
ANTI-FRANCE ET PRO-KREMLIN
Connu pour son engagement panafricaniste, il était devenu, depuis quelques années, un véritable relais de l’influence russe en Afrique pour son million d’abonnés sur Facebook, notoirement opposé à la présence de militaires français en Afrique subsaharienne, notamment au Mali. Il a notamment publiquement soutenu l’arrivée de mercenaires du groupe Wagner, dans une conférence de presse au Mali, en septembre 2021.
Il est également un ancien membre de la branche française de Nation of Islam et était proche de personnalité d’ultra-droite comme Boris Le Lay ou encore l'humoriste Dieudonné. Son mouvement «Tribu Ka», autoproclamé défenseur du «peuple noir», avait été dissous en 2006 pour «incitation à la haine raciale». Après l’assassinat d’Ilan Halimi, il avait pris la défense de Youssouf Fofana et menacé des institutions juives dans un mail : «Si d'aventure il vous prenait l'envie d'effleurer ne serait-ce qu'un seul des cheveux du frère, au lieu de lui laisser avoir un procès équitable, nous nous occuperons avec soin des papillotes de vos rabbins.»
La Rédaction
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