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De meilleures politiques migratoires peuvent aider à stimuler la prospérité partout dans le monde (Banque mondiale)

Migrants afros

Ces migrants d'Afrique subsaharienne ont été interceptés par les autorités tunisiennes alors qu'ils se dirigeaient vers l'Italie, le 4 octobre 2022. Photo : Getty Images / Fethi Belaid


Selon un communiqué publié ce lundi 25 avril 2023, et reçu par la rédaction de L'Extérieur la Banque mondiale estime que les pays riches et les pays à revenu intermédiaire sont à la recherche de main d'œuvre pour maintenir leur croissance dans le long terme, du fait du vieillissement de leurs populations.

"Les populations du monde entier vieillissent à un rythme sans précédent, ce qui rend de nombreux pays de plus en plus dépendants de la migration", affirme le nouveau rapport de la Banque mondiale.

Relevant l'existence d'une concurrence mondiale pour les travailleurs et talents dans les pays riches et à revenu intermédiaire, le Rapport sur le développement dans le monde 2023 : Migrants, réfugiés et sociétés (World Development Report 2023: Migrants, Refugees, and Societies) identifie cette tendance comme une opportunité unique de faire en sorte que la migration fonctionne mieux pour les économies et les personnes.

Axel van Trotsenburg, directeur général principal de la Banque mondiale :
"La migration peut être une force puissante pour la prospérité et le développement. Lorsqu'il est géré correctement, il offre des avantages à tous - dans les sociétés d'origine et de destination."

Indermit Gill, économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale et vice-président principal pour l'économie du développement :
"Ce Rapport sur le développement dans le monde propose un cadre simple mais puissant pour aider à l'élaboration de politiques sur les migrations et les réfugiés. Il nous dit quand de telles politiques peuvent être faites unilatéralement par les pays de destination, quand elles sont mieux faites plurilatéralement par les pays de destination, de transit et d'origine, et quand elles doivent être considérées comme une responsabilité multilatérale."

Paradoxalement, les pays pauvres enregistrent une croissance démographique rapide qui les oblige à créer de nombreux emplois pour les jeunes.

La Méditerranée a encore rejeté des dizaines de cadavres de migrants, hier. Traités comme des animaux en Europe, vendus comme esclaves ou abandonnés dans le désert en Afrique du nord, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants en quête de mieux être et de dignité choisissent malheureusement de jouer la carte de la témérité et du hic et nunc pour améliorer leurs conditions de vie, en tentant l'aventure. Comme quoi, on a, d'un côté, des pays qui ont besoin de sang neuf pour ne pas mourir, et de l'autre, des pays humainement riches dont le potentiel veut prendre le large.

La solution à ce dilemme, pour la Banque mondiale, consisterait pour les pays pauvres à former la main-d'œuvre sur le départ en fonction des besoins de l'étranger, et à réduire les coûts des envois de fonds, puisque, en définitive, les candidats à l'émigration ne cherchent qu'à "réussir" pour pouvoir soutenir leurs familles au pays. Quant aux pays de destination, la Banque mondiale estime qu’ils gagneraient plutôt à encourager la migration, même si elle est sélective, et à former leurs citoyens à l'acceptation de l'autre.

La guerre en Ukraine a, en effet, permis au monde entier de voir que les Occidentaux qui ferment leurs frontières aux Noirs et aux arabes venant d'Afrique, d'Afghanistan ou de Syrie, peuvent se montrer généreux comme ils l'ont fait pour les réfugiés ukrainiens, les deux groupes ayant les mêmes raisons de fuir leurs pays...

Koné Seydou

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