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Burkina Faso : la colère de la société civile après le massacre de Karma

Soldat BF Karma

Un soldat burkinabè patrouille dans la ville d'Ouahigouya, dans la province du Yatenga, le 29 octobre 2018 (photo d'illustration). © AFP/Issouf Sanogo
Dix jours après la tuerie de Karma, c’est toujours la confusion. Mais une chose est claire pour Aujourd’hui au Faso : « Il y a lieu impérativement de faire rapidement la lumière […] pour plusieurs raisons » parmi lesquelles « faire taire tout ce qui se dit sur Karma », et « faire des réparations » aux familles. C’est ce qu’ont demandé les survivants de l’attaque lors d’une prise de parole samedi, durant laquelle cette phrase évocatrice, reprise par Aujourd’hui, a été prononcée : « Nous ne sommes pas dupes, nous connaissons bien nos FDS. »

Car depuis cette tuerie, un élément a marqué les esprits : les assaillants portaient des uniformes de l’armée. D'où l'urgence, selon Le Pays, de « mettre fin à l’anarchie » autour de la vente de matériel militaire, qui alimente « les amalgames ». Le site appelle donc « les uns et les autres à la retenue dans [leurs] analyses » et à « ne pas se laisser aller à des allégations sans fondement ». Le journal insiste encore : les groupes armés sont « conscients que la collaboration » entre les forces de sécurité et les populations « peut faire mal », ils font donc « des pieds et des mains pour semer la confusion, espérant ainsi retourner la situation en la faveur ».

De la coopération économique à la coopération militaire
Certes, les civils sont mobilisés sur le champ de bataille via les volontaires pour la défense de la patrie, ces supplétifs qui, comme le rappelle Jeune Afrique, « paient un lourd tribut à la guerre contre le terrorisme ». Mais la « mobilisation générale » voulue par le capitaine Traoré, bien déterminé, selon le journal, à « faire vibrer la corde sankariste », a pour objectif de « donner à l’État tous les moyens nécessaires » pour faire face à l’insécurité. L'économie est donc touchée, avec selon JA, de potentielles « futures négociations avec le secteur privé ». Mais attention à garder l'équilibre : « L’économie de guerre ayant "besoin d’une économie civile en fonctionnement". »

Économie civile et travailleurs célébrés
Ce 1er mai marque en effet la journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs, honorée un peu partout dans le monde. Mais WakatSera pointe ce paradoxe : sur le continent, c’est « une fête du travail sans travail ». Ce sera l’occasion pour « les syndicats […] de remettre leurs revendications aux autorités ». Mais ce sera tout pour le journal qui ironise : « À la limite, l’épais document […] de vœux pieux des travailleurs connaîtra une mise à jour », sera reçu « remis à qui de droit », avant d’être « rangé dans les placards pour en sortir, juste le 1er mai prochain ». Et d’ici là ? WakatSera a son idée sur la question : « Le panier de la ménagère restera désespérément vide » et « l’avenir demeurera hypothétique pour la jeunesse ». Et au nord du Sahel, au Maghreb, ce n’est pas plus réjouissant : plus de 15% de chômeurs en Tunisie, selon les chiffres nationaux.

RFI

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