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Soudan : la Côte d'Ivoire évacue ses ressortissants

Soudan evacuations


Khartoum - A l'instar de nombreux autres pays, Alassane Ouattara a ordonné à la représentation diplomatique de Côte d'Ivoire au Soudan de rapatrier les Ivoiriens qui le désirent. Une cinquantaine de compatriotes, essentiellement des étudiants, ont ainsi pu embarquer pour Le Caire à la faveur d'une accalmie. Depuis quelques semaines, le Soudan est déchiré par un conflit sanglant opposant les deux chefs de l'armée, les généraux Abdel Fattah Al-Burhan et Mohamed Hamdane Daglo, dit ''Hemedti''.

Il y a quelques années, le 11 avril 2019, ces deux officiers s'étaient mis ensemble pour renverser le président Omar El-Béchir. Le général Abdel Fattah Al-Burhan avait alors pris la tête du pays, le lendemain, en promettant pour bientôt le retour à l'ordre constitutionnel et le transfèrement du général El-Béchir à la CPI pour les crimes commis au Darfour. La rue s'était invitée dans le débat politique pour exiger le départ des militaires du pouvoir. Ces manifestations avaient été violemment réprimées. Le 25 octobre 2021, le général Burhan, commandant de l'armée, avait ensuite décidé la dissolution du Conseil de Souveraineté et du Conseil des ministres de transition, et instauré l'état d'urgence, provocant la colère de ses alliés. Les négociations entamées par la suite, le 8 janvier 2023, entre les signataires de l'accord-cadre du 5 décembre 2022, à savoir le Conseil de Souveraineté au pouvoir et les forces civiles, pour sortir le pays de la crise, accoucheront par conséquent d'une souris. Le 15 avril 2023, Khartoum s'effondre.

On ne sait pas grand’ chose sur le déraillement brusque de l’entente entre les militaires, sur la brouille subite entre les deux généraux, mais les observateurs affirment que chacun des deux hommes forts du Soudan contrôle une des mannes du pays : le président Abdel Fattah Al-Burhan le pétrole, et le général Hemedti, l'or.

L'armée régulière du président et les forces dites de soutien rapide de son adversaire s'affrontent depuis le samedi 15 avril 2023. Les violences ont déjà fait au moins 500 morts, essentiellement parmi la population civile. De nombreux pays, tels que la Côte d'Ivoire, les Etats-Unis, la France, le Maroc, la Chine ou encore le Tchad, ont entamé l'évacuation de leurs ressortissants dans une ambiance que l'on peut imaginer difficile. Un premier groupe de 47 ressortissants ivoiriens ont ainsi été évacués vers l'Egypte, en attendant de prendre la direction d'Abidjan.

L’Union africaine a appelé à l’arrêt immédiat des hostilités et à la reprise du dialogue, le dimanche 16 avril 2023. Des initiatives de cessez-le-feu, entreprises par la Turquie et les Etats-Unis d'Amérique sont en cours.

Koné Seydou

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