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Politique nationale / Laurent Gbagbo à propos des ambitions présidentielles : " J'ai fini avec ça…"

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L'opposant et ancien président de la république, Laurent Gbagbo a déclaré ce mardi 22 août 2023, à Abidjan, qu'il n’est plus intéressé par la course à la présidentielle. Le président du Parti des Peuples Africains-Côte d'Ivoire (depuis qu’il a perdu la tête du Front populaire ivoirien) s’exprimait devant la presse nationale et internationale.


Au cours d’un échange avec les médias nationaux et internationaux au siège du PPA-CI, Laurent Gbagbo a traité plusieurs sujets de l'actualité nationale et africaine. Morceaux choisis.

"Je ne suis plus en envie d'être président de la République. C'est-à-dire que maintenant, si je suis président, c'est que c'est un devoir que mes camarades me demandent d'accomplir. Moi j'ai fait ma part. Et je suis fier d'avoir été là au moment où c'était la guerre. Si mes camarades avec qui je me bats, estiment qu'il n'y a pas mieux que moi pour les échéances à venir, alors on se prépare. Mais ce n'est plus une obsession".

"Aujourd'hui, je fais la politique parce que c'est le métier que je connais. Et je ferai la politique jusqu'à ma mort. Mais ça ne veut pas dire que je serai président de la République jusqu'à ma mort".

"Je voulais être président de la République, je l'ai été. J'ai voulu montrer dans ce pays qu'un enfant de pauvre, sorti de nulle part, ayant à peine un repas par jour, pendant sa scolarité, pouvait, par la force de sa volonté et de ses idées, de sa combativité, accéder à n'importe quel poste. J'ai voulu cela et je l'ai fait".

"Aujourd'hui, je suis fils de pauvre, ce n'est plus un prétexte. Puisque tout le monde sait qu'un fils de pauvre a pu être président de la République. Ce n'est un prétexte que pour les paresseux".

"Je n’ai pas travaillé comme je l’avais programmé. Dès ma première année (2001), j’ai été attaqué. J’étais donc confronté à un dilemme, celui de pacifier le pays. J’ai donc passé des années à lutter, à combattre mes ennemis. Je n’ai donc pas eu le temps de dérouler mon programme".

"L’âge de celui qui pourra se présenter n’est pas un problème. Mais plutôt la qualité de celui qu’il faut à cette place".

"Bazoum a été renversé, mais il faut se mettre en position pour discuter pour qu'il soit libéré. Mais lui faire croire qu'on va le réinstaller au pouvoir, on lui ment, le coup d'Etat est consommé. On ment quand on dit qu'on va au Niger pour installer Bazoum dans le fauteuil démocratique".

"Le jour où on me dit que la CEDEAO s’est réunie et a décidé de lancer une vaste offensive contre les terroristes en Afrique de l’Ouest et que les chefs d’état majors ont pris la décision de faire les plans de bataille contre ceux-là, on peut y envoyer notre force d’attente pour se battre contre les terroristes. C’est ce que j’attends de la CEDEAO. Et non pas de chercher à aller délivrer Bazoum pour le replacer au pouvoir".

"Moi, je connais Mohammed Bazoum. C'est mon copain. Il a été renversé, mais il faut discuter pour qu'il soit libéré. Le coup d'État est consommé. Dire à Bazoum qu'on va le ré-installer, on lui ment".

"Les coups d'État font partie de nos agendas politiques. Ce n'est pas parce qu'on veut envahir le Niger qu'on va mettre fin aux coups d'État".

"L'ex-président Issouffou a été dans mon village pour voir mon père et ma mère".

"Il faut qu’on milite pour que Bazoum soit libéré, et qu’un chef d’Etat de la région ou d’ailleurs accepte de le recevoir, lui et sa famille et comme cela on aura vidé la partie émotionnelle".

"Ce que je souhaite que la Cédéao fasse, c’est de mettre en place un plan de lutte contre les terroristes".

Déchu de ses droits civiques et politiques, et radié des listes électorales suite à sa condamnation en 2018, à 20 ans de prison pour le braquage de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), l’homme ne pourra plus voter ni être candidat à une élection, sauf décision exceptionnelle du chef de l’Exécutif ivoirien. Pour l’histoire, il avait été acquitté par la Cour pénale internationale des poursuites pour crimes contre l'humanité commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011.

Edgar Kouassi

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