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OCDE/UA : voici comment l’Afrique pourrait doubler son produit intérieur brut (PIB) total d’ici à 2040

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Porter les investissements dans les infrastructures à 155 milliards USD par an permettrait de doubler le PIB de l’Afrique d’ici à 2040


L’Afrique pourrait doubler son produit intérieur brut (PIB) d’ici à 2040 si les investissements dans ses infrastructures étaient portés à 155 milliards USD par an, selon un nouveau rapport conjoint de l’OCDE et de la Commission de l’Union africaine.

Le rapport Dynamiques du développement en Afrique 2025 : infrastructure, croissance et transformation montre qu’entre 2016 et 2020, 83 milliards USD par an ont été investis en moyenne dans les infrastructures en Afrique, soit l’équivalent de 3 % du PIB du continent. Le rapport souligne qu’en portant ces investissements à 155 milliards USD par an – soit 5.6 % du PIB de l’Afrique enregistré en 2024 –, la croissance pourrait être rehaussée de 4.5 points de pourcentage par an, ce qui contribuerait à dépasser l’objectif de croissance annuelle de 7 % défini dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine et multiplierait par plus de deux le PIB de l’Afrique à l’horizon 2040. Les Comores, le Lesotho, la Tanzanie et la Zambie investissent déjà plus de 5 % de leur PIB dans les infrastructures, se situant à des niveaux proches de ceux de la Chine (6.7 %) et du Viet Nam (5.1 %).

Les dépenses d’investissement dans les infrastructures de l’Afrique sont assumées à 41 % par les États, qui ont donc un rôle central à jouer pour accroître les investissements dans ce domaine. Or, les contraintes budgétaires et la hausse de la dette pèsent sur les budgets publics : entre 2019 et 2023, les États africains ont dépensé en moyenne sept fois plus pour le service de la dette que pour les infrastructures.

Les partenaires au développement bilatéraux et multilatéraux financent 48 % des investissements de l’Afrique en faveur des infrastructures. Le financement public du développement à l’appui des infrastructures est passé de 10 milliards USD en 2010 à près de 15 milliards USD en 2023 et les versements des banques de développement ont eux aussi augmenté, passant de 4.2 milliards USD à 8.2 milliards USD au cours de cette même période. Toutefois, les perspectives sont incertaines en matière de soutien : l’aide publique au développement devrait chuter de pas moins de 17 % en 2025, après avoir reculé de 9 % en 2024. Les pays les moins avancés en Afrique devraient être les premiers touchés par cette régression, alors que l’aide publique au développement à destination de l’Afrique subsaharienne devrait afficher une baisse comprise entre 16 % et 28 %.

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L’accroissement des capitaux privés sera essentiel pour combler les besoins futurs en matière d’investissement dans les infrastructures. À l’heure actuelle, ces capitaux représentent 11 % seulement des investissements en faveur des infrastructures de l’Afrique, soit moins que dans d’autres régions, alors que les rendements potentiels peuvent atteindre 20 % – un niveau parmi les plus élevés au monde.

Les Dynamiques du développement en Afrique 2025 formulent plusieurs recommandations pour attirer davantage d’investissements de qualité en faveur des infrastructures :

  • Favoriser les infrastructures qui offrent le rendement économique le plus élevé, à savoir les routes, les chemins de fer, les câbles à fibre optique et l’énergie solaire. En reliant les centres économiques et en réduisant le coût des échanges, les investissements dans ce type d’infrastructure peuvent stimuler l’intégration régionale de l’Afrique et sa participation aux chaînes de valeur mondiales.
  • Axer les plans nationaux et régionaux – comme le Plan d’action prioritaire du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique – sur les corridors de développement et les infrastructures urbaines afin de dégager des gains de productivité.
  • Améliorer la gouvernance et la durabilité des infrastructures en renforçant les partenariats public-privé, en améliorant le recouvrement des coûts et la maintenance, et en instaurant des certifications de qualité des infrastructures telles que le label de qualité du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique.
  • Renforcer les cadres réglementaires et améliorer la disponibilité de données fiables pour aider les investisseurs privés à repérer les possibilités d’investissement inexploitées dans le domaine des infrastructures.
  • Intégrer plus systématiquement la gestion des risques environnementaux et sociaux dans la planification.

Source : OCDE

La publication Dynamiques du développement en Afrique est un rapport économique produit par la Commission de l’Union africaine en collaboration avec le Centre de développement de l’OCDE, et avec le soutien des États membres de l’Union africaine, de l’Union européenne, de l’Allemagne, de l’Italie et du Portugal, ainsi que de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD) et de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF). Elle a vocation à étayer le dialogue international et la collaboration mondiale autour du programme panafricain d’intégration et de transformation, dans le droit fil de l’Agenda 2063. La publication Dynamiques du développement en Afrique est un des résultats attendus du Partenariat Afrique-OCDE.
CUA/OCDE (2025), Dynamiques du développement en Afrique 2025 : Infrastructure, croissance et transformation, Éditions OCDE, Paris,

 

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