Machines agricoles, bus électriques... Les produits chinois apportent des solutions au développement africain
Dans une ferme nigériane, une charrue rotative au diesel venue du comté de Shuangfeng, dans la province chinoise du Hunan (centre), connu sous le nom de "terre des petites machines agricoles" de la Chine, a labouré douze hectares de terre en seulement six heures. Autrefois, les habitants labouraient la terre à la main et il fallait près d'une semaine.
Contrairement aux machines agricoles haut de gamme produites par les grandes entreprises, les machines agricoles de Shuangfeng sont connues comme étant petites et pratiques, avec des gammes variées et des prix bas. C'est pourquoi, ces dernières années, elles ont été de plus en plus populaires auprès des clients africains.
Avec l'accélération de la mondialisation, les petits produits fabriqués en Chine jouent un rôle de plus en plus important dans le monde entier, notamment pour favoriser le développement socio-économique des pays africains. Machines agricoles, produits pharmaceutiques, véhicules à énergie nouvelle (...) Autant de produits apparemment ordinaires qui ont permis de résoudre de nombreux problèmes importants en Afrique.
UNE NOUVELLE FORCE DANS LES CHAMPS
"Il y a deux mois, un groupe de 50 personnes appartenant à une association tanzanienne de travailleurs agricoles a visité l'entreprise et a commandé sur place des dizaines de batteuses à maïs, de broyeurs et de trancheuses. A modèle équivalent, nos machines agricoles sont deux tiers moins chères que celles des entreprises étrangères", assure Zhao Zanqi, directeur marketing de la société Hunan Jinsong Machinery, ajoutant que son entreprise les accompagnera ensuite dans l'installation et l'utilisation des machines par lien vidéo.
Selon la Banque mondiale, l'Afrique recèle 60% des terres non cultivées de la planète et des millions d'emplois potentiels dans le secteur agricole. Cependant, le taux d'utilisation des tracteurs en Afrique n'est que de 10%.
La demande de produits agricoles africains est énorme, mais la production locale est presque inexistante, ce qui offre aux entreprises chinoises une bonne occasion pour se développer sur le marché africain. Lors de la troisième édition de l'Exposition économique et commerciale Chine-Afrique organisée du 29 juin au 2 juillet derniers, le comté de Shuangfeng a été représenté par huit entreprises de machines agricoles et 16 variétés de machines agricoles, pour un montant total de signature de contrats de douze millions de dollars.
Outre l'exportation directe de machines agricoles, la Chine a aussi activement établi des centres de démonstration de technologies agricoles en Afrique afin de fournir une assistance technique, des machines agricoles et les techniques d'entretien de ces machines. Selon des données officielles, au cours de la dernière décennie, la Chine a construit 24 centres de ce genre en Afrique et a exporté plus de 300 techniques avancées et applicables, qui ont permis une croissance moyenne de 30% à 60% des cultures locales, bénéficiant à plus d'un million de petits agriculteurs locaux.
UN GARDIEN DE LA SANTE
Situé dans la Zone industrielle orientale, à la périphérie de la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, le site de production du géant pharmaceutique chinois Sansheng Pharmaceuticals bourdonne d'activité.
L'Ethiopie est un grand pays d'Afrique avec une population importante. Cependant, elle a une capacité de production pharmaceutique nationale limitée et environ 85% de ses besoins sont satisfaits par des importations, pour une valeur totale de plus de 500 millions de dollars, ce qui a eu un certain impact sur la sécurité sanitaire nationale.
Fin 2018, l'usine Sansheng Pharmaceuticals a été officiellement mise en service en Ethiopie, avec une capacité de production annuelle conforme aux normes européennes : cinq milliards de comprimés, un milliard de gélules, 20 millions de poches de fluides intraveineux et 300 millions d'injections en petit volume, ce qui permet d'atténuer la pénurie de médicaments en Ethiopie et dans les pays voisins.
Aujourd'hui, cette usine à capitaux chinois fait partie intégrante du système de santé local. Avec plus de 90% d'employés locaux, elle a non seulement fourni des médicaments de base, qui sont de qualité et abordables, mais a également formé un grand nombre de personnes sur place et amélioré les capacités pharmaceutiques de l'Ethiopie.
"Votre investissement en faveur de l'Ethiopie ne pouvait pas arriver à un moment plus opportun", a salué l'ancien vice-Premier ministre Demeke Mekonnen.
UN MOTEUR VERT POUR LES DEPLACEMENTS
Dans les rues de Nairobi, la capitale du Kenya, les bus diesel bruyants sont progressivement remplacés par des bus électriques silencieux.
L'amélioration de la qualité de l'air en milieu urbain est un effort constant pour Nairobi. Pour contribuer à cet effort, l'entrepreneur Jit Bhattacharya a créé la première société de bus électriques du Kenya, BasiGo, afin d'électrifier les transports publics de la ville, qui représentent 40% des trajets effectués et contribuent fortement à la pollution de l'air.
BasiGo a commencé ses activités en achetant deux bus de 25 places au géant chinois des véhicules électriques BYD en mars 2022. Aujourd'hui, de plus en plus de véhicules électriques fabriqués en Chine ont rejoint la flotte de BasiGo afin d'offrir des services fiables à la population kenyane tout en atténuant considérablement les problèmes de qualité de l'air dans la capitale.
Les données de l'Association chinoise des constructeurs automobiles montrent que les exportations de véhicules à énergie nouvelle, qu'ils soient purement électriques ou hybrides, ont augmenté de 77,6% pour atteindre plus de 1,2 million d'unités en 2023.
La Chine a joué un rôle considérable en aidant les pays en développement, dont la majorité se trouvent en Afrique, à adopter la mobilité électrique dans les villes et à réduire leur empreinte carbone, salue Ali Mohamed, envoyé spécial du gouvernement kenyan pour le climat.
Innocent Umuhoza, chauffeur professionnel depuis 18 ans, conduit un bus électrique flambant neuf entre le centre de Kigali, la capitale du Rwanda, et le parc Remera, le long de la route de l'aéroport. "Les vieux bus à moteur à combustion peuvent être une menace, car ils produisent beaucoup de fumées dangereuses qui affectent notre environnement", a-t-il indiqué.
Cela fait environ trois mois que BasiGo a lancé ses bus électriques pilotes dans les transports publics à Kigali, en collaboration avec les autorités municipales, après leur introduction réussie à Nairobi.
D'après Doreen Orishaba, directrice générale de BasiGo, cette phase pilote a été couronnée de succès et a permis de séduire des clients qui ne connaissaient pas la marque.
"Nous avons choisi la Chine parce qu'elle est le premier fabricant de batteries, ce qui est au cœur de notre activité. Nous nous intéressons à la performance de la batterie, qui est le cœur de nos autobus", a-t-elle ajouté. "Ce que la Chine a réussi à faire, c'est la tarification, ce qui est logique sur le plan commercial. C'est l'un des domaines dans lesquels on pourrait accorder du crédit aux fabricants chinois".
Xinhua
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