France: Vers une motion de censure contre le gouvernement Barnier
Les députés français débattront et voteront mercredi 4 décembre 2024 sur les motions de censure déposées contre le fragile gouvernement de Michel Barnier. Autant le dire tout de suite, il y a un grand danger qui guette cette équipe.
Les motions, déposées par le bloc de gauche de l’opposition et par le parti d’extrême droite du Rassemblement national, seront débattues vers 16 heures, a indiqué l’Assemblée nationale dans un message publié sur les réseaux sociaux.
Le gouvernement devra démissionner si l’une ou l’autre des mesures est approuvée par le Parlement.
Cette décision intervient après que le Premier ministre français Barnier a choisi lundi de faire passer un projet de loi budgétaire très contesté sans l’approbation du Parlement en déployant des pouvoirs constitutionnels spéciaux.
Il est largement admis que la gauche et la droite seront en mesure de former une alliance pour renverser l’actuel gouvernement de centre-droit.
“Barnier est à la merci du Rassemblement national de Marine Le Pen. Conjointement avec la gauche unie, elle pourrait renverser Barnier par une motion de censure”, a averti Holger Schmieding, économiste en chef de Berenberg, dans une note la semaine dernière.
Les tentatives de compromis sur le projet de loi budgétaire, qui prévoit 60 milliards d’euros (63,16 milliards de dollars) de hausses d’impôts et de réductions des dépenses pour réduire le déficit français, ont calé pendant le week-end.
On ne sait pas encore ce qui se passera si le gouvernement est renversé. De nouvelles élections parlementaires ne pourront pas avoir lieu avant juin prochain, soit 12 mois après les dernières élections anticipées convoquées par le président français Emmanuel Macron cette année.
Macron devra également nommer un nouveau Premier ministre – une tâche politiquement chargée, étant donné la nature fracturée du Parlement actuel.
L’indice CAC 40 français a progressé de 0,57% après la confirmation du vote de mercredi, tandis que l’euro a progressé de 0,3% face au dollar américain. Les rendements des obligations françaises ont peu changé.
Les économistes estiment néanmoins que l’instabilité politique imminente pourrait apporter de mauvaises nouvelles pour les actifs français, l’incertitude poussant déjà les coûts d’emprunt français à un plus haut de 12 ans par rapport à ceux de l’Allemagne, et se situant au même niveau que ceux de la Grèce.
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