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Enseignement supérieur: Des syndicats réclament le paiement des heures supplémentaires

 Bouaké revendication

Le personnel administratif et technique du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique n'est plus en odeur de sainteté avec sa hiérarchie. C'est pourquoi les agents réunis au sein de l’Intersyndicale du personnel administratif et technique du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (IPAT-MERS) ont déclenché une grève de 72 heures depuis le 8 mai 2024 pour protester contre le non-paiement des heures supplémentaires et le non-respect du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) pour les ouvriers.

Les 1500 agents répartis également sur l'ensemble des universités de Côte d'Ivoire et les centres de recherche dénoncent le mauvais traitement dont ils sont l'objet de la part des responsables de leurs structures respectives.

Pour joindre l'acte au ressentiment, ils ont déposé un préavis de grève auprès du ministère de tutelle. Face au mutisme des autorités, le syndicat a tenu une conférence de presse le 8 mai 2024 à Bouaké pour rendre publique cette confrontation.
Au cours de son exposé, le président de l'intersyndicale, Basselli Gapea Emerson, inspecteur d'orientation au sein de l'université Alassane Ouattara, est revenu sur les motifs de la grève.

Il est question essentiellement de la répartition des heures supplémentaires ou complémentaires et du respect de la législation salariale liée au Smig. Concernant les heures supplémentaires ou complémentaires, Basselli Gapea, au nom de ses pairs salariés, dénonce les montants alloués qu'ils trouvent insignifiants. Il trouve également arbitraire la clé de répartition des fonds. Il exige que le paiement des heures supplémentaires se fasse en tenant compte du grade.
Par trimestre, estime-t-il, le personnel de grade A pourrait avoir 900.000 FCFA, le grade B, 750.000 francs CFA, le grade C, 600.000 francs CFA et le grade D, 450.000 francs CFA.
''Nous avons envoyé un préavis de grève à l’administration du 23 avril au 7 mai 2024 soit deux semaines pour que si rien n’est fait, nous allons entrer en grève mais rien a été fait. Les heures supplémentaires ne sont pas payées. Or les structures sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ont un budget pour ça afin d’aider les enseignants dans la dispensation des cours. Ce qui fait le plus mal est que, étant donné qu’il n’y a pas de grille de répartition, les responsables des structures payent ce qu’ils veulent selon leurs humeurs et selon la tête du concerné. Nous avons donc décidé d’initier une grève à travers l’arrêt des travaux sur l’université du 8 au 10 mai et si rien n'est fait, nous allons continuer. Tous les services sont fermés (bibliothèque, service scolarité, les ressources humaines, la comptabilité et bien d’autres) à l’exception des centres de santé qui existent au sein des universités pour offrir quelques soins. De ce fait, nous réclamons le paiement intégral des heures supplémentaires car nous n’allons pas faire plaisir à quelqu’un. Nous ne voulons pas que notre argent soit caché dans des caisses noires car nous savons qu’il y a des ressources mais qui sont mal réparties'', a ressassé Basselli Gapea Emerson.
Il a aussi regretté le non-respect du Smig par les structures sous tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. ''Nous voulons informer le ministre de ce que le paiement des arriérés cumulés sur l’année 2023 suite à la revalorisation du Smig aux travailleurs des structures sous tutelle n’est pas encore effectif. Et cela, en dépit du décret n°2022-986 du 21 décembre 2022 portant revalorisation du Smig de 60 000 francs à 75 000 francs lequel est entré en vigueur le 1er janvier 2023, sans oublier l’arrêté n°0050/MEPS/CAB du 19 mai 2023 augmentant les salaires minima catégoriels de 12% pour le traitement des agents exerçant une fonction administrative et de 14% pour les ouvriers. Malheureusement, le constat est qu’aucune structure sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur ne l’applique», a-t-il décrié.

Allah Kouamé

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