Côte d'Ivoire / Futile chienlit électorale : Thiam assume, Gbagbo rejoue la carte de l'irresponsabilité, le RDR à l'affût...

Tafiré - Pendant que les médias étrangers, France 24 en tête, parlent de « situation tendue » en Côte d'Ivoire sans que l’on ne sache de quoi ils parlent, Tidjane Thiam, leader du PDCI à l'arrachée se perd en diatribes sur de nombreux plateaux télé étrangers obtenus grâce à son entregent.

Thiam s’embrouille sur les raisons pour lesquelles il voudrait coûte que coûte, entacher le bon déroulement de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire. Tantôt il invoque le Dieu qui « créa le monde en 7 jours », tantôt il évoque la légitimité au nom de laquelle, lui qui est sorti de la cuisse de Jupiter, ne devrait pas renoncer à la double nationalité pour se jeter dans l'arène.

L'un dans l'autre, il assume avoir donné un mot d'ordre à ses partisans pour ternir l'image du pays par tous les moyens. Le projet de société qu’il fait miroiter aux Ivoiriens se résume à son slogan « Non à un 4ème mandat de Ouattara ! », mais il sait pouvoir compter sur la loyauté des ivoiritaires haineux qui ont profité de la naïveté du pouvoir pour reprendre dans l’administration les postes qui leur avaient été gracieusement offerts par Gbagbo, sans égard pour leurs compétences réelles.

Quant à Laurent Gbagbo, il a profité d'une interview accordée au confrère Alain Foka, pour s'inviter dans le débat électoral dont il a été privé par le Conseil constitutionnel. Non pas pour assumer les actes de sabotage posés par ses partisans, mais pour rejouer la carte de l'irresponsabilité en soutenant « ceux qui sont déjà dans la rue » (sic !).

Traduit à La Haye par la communauté internationale pour les crimes de guerre et crimes contre l'humanité qui ont assuré son maintien au pouvoir une décennie sans élection, il avait clamé son innocence en sacrifiant son épouse Simone Ehivet, les soldats Dogbo Blé, Seka Seka et Abéhi pour ne citer que ceux-là, et les miliciens de Blé Goudé pour sauver sa petite tête.

Les hauts faits d’armes des leaders du « Front commun », pour l’instant, c’est l’incendie des autobus à Koumassi et du siège de la Commission électorale indépendante à Yamoussoukro, la perturbation de la circulation sur quelques artères à Cocody, Bonoua et Issia, et surtout, l’assassinat du commandant de la brigade de gendarmerie d’Agboville lors d’une patrouille.

A quelques heures du scrutin de ce 25 octobre 2025, ce qu'il faut craindre, c'est le retour sur scène du RDR. En effet, les militants du parti originel de Ouattara qui avaient hiberné pour marquer leur désaccord avec le RHDP quant à sa vision d’une réconciliation nationale forcée, se sont réorganisés face à la résurgence de l'ivoirité dans la presse et sur les réseaux sociaux.

Les rares zones à risques où des perturbateurs peuvent essayer de casser une urne ayant été identifiés, la moindre défaillance des forces de l'ordre sera mise à profit pour « accompagner » d’éventuels perturbateurs conformément à la maxime « Plus on est de fous, plus on rit ». Or, « les aider à manifester » signifie ici « leur rentrer dedans ».

Le RDR s'était plié à contrecœur aux instructions de son fétiche Ouattara en 2011, à la suite de l'arrestation de Gbagbo, car il est toujours convaincu que si le président avait laissé les victimes se faire justice rien qu’une semaine, la réconciliation nationale aurait été bouclée avant 2012. Car les agresseurs auraient reconnu leurs torts d'eux-mêmes et auraient sollicité le pardon de la nation.

Ceci étant, gageons que les 44 000 soldats déployés à travers le pays garantissent sans encombre le déroulement d'élections apaisées entre les cinq candidats Alassane Ouattara, Simone Gbagbo, Ahoua Don Mello, Henriette Lagou et Jean Louis Billon qui ont tous bouclé leurs campagnes à travers le pays ce vendredi. Félix Houphouët-Boigny aurait dit : « Les chiens aboient, la caravane passe. La caravane du bonheur de l'Homme Ivoirien passera... ».

Seydou Koné