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Côte d’Ivoire / Election présidentielle 2025 : la campagne bat son plein dans la sérénité

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Lancée le 10 octobre dernier, la campagne pour l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire se déroule dans le calme, d’Abidjan à Ferkessédougou et sur toute l’étendue du territoire national.

 

Une campagne civilisée

Le président sortant, Alassane Ouattara, a choisi la cité des Antilopes, Daloa, pour lancer sa campagne. Ses arguments : ses réalisations, sa compétence et ses ambitions pour la Côte d’Ivoire.

Les quatre autres candidats ont également investi le terrain pour faire valoir la puissance de leurs arguments.

Depuis le lundi 13 octobre, Ahoua Don Mello fait le tour des médias pour vendre ses 42 programmes de gouvernance, de la démocratie à la souveraineté en passant par le panafricanisme.

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Lagou Henriette a choisi Dimbokro, le mardi 14 octobre, pour entamer sa campagne avec le message suivant : « Chers parents, je suis ici pour qu’ensemble nous changions la manière de faire la politique. Nous voulons la paix, c’est possible. Nous voulons le développement, c’est possible. Oui le partage des richesses, avec Lagou Henriette tout sera possible. On a connu cinq présidents qui sont tous des hommes. Aujourd’hui, il faut essayer une femme pour voir sa gouvernance ».

A Bouaké, le mercredi 15 octobre, Simone Ehivet-Gbagbo a déclaré devant une foule enthousiaste de partisans : « Dans quelques jours, on va vous appeler pour que vous veniez devant Dieu, devant les hommes, devant la nation, devant l’État de Côte d’Ivoire, pour désigner qui, selon vous, doit être le nouveau Président de la République ».

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Ahoua Don Mello devant la presse

Le même mercredi, Jean-Louis Billon a rencontré le Patronat à la Maison de l’Entreprise, à Abidjan Plateau pour développer sa vision décentralisée du développement basée sur la création d’une industrie nationale diversifiée et créatrice de valeur, et défendre son programme économique : « Il est temps de redonner confiance aux entrepreneurs ivoiriens, de protéger nos entreprises et de favoriser l’émergence de champions nationaux ».

Partout, des caravanes sillonnent les rues et animent à longueur de journée les places publiques sur fond de distribution d’affiches, de posters et de tricots à l’effigie des champions.

Aucun incident n’a été déploré à ce jour, malgré quelques actes de provocation orchestrés par des opposants dont les dossiers de candidatures ont été rejetés, du fait de leur inéligibilité au regard de la loi qui régit la Côte d’Ivoire depuis sa création.

La quiétude observée est également due au déploiement de quelques 44 000 éléments de la police, de la gendarmerie et des forces armées, équipés de moyens conséquents pour faire face à toute attaque terroriste.

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Simone Ehivet-Gbagbo à Bouaké

Les tentatives de perturbation initiées depuis l’étranger sous contrôle

Après avoir échoué à mobiliser la communauté internationale pour exiger l’ingérence du pouvoir d’Abidjan dans le fonctionnement de la Commission électorale indépendante (CEI), Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam qui n’auraient de toutes façons pas pu inquiéter les candidats, ont entrepris de perturber le processus électoral. C’est ainsi que ces opposants, directement ou à travers leurs partisans du PPA et du PDCI, lancent des appels à la désobéissance civile sur les réseaux sociaux.

Si certaines chapelles n’ont pas attendu le début de la campagne pour affoler leurs brebis avec des prédictions apocalyptiques, le premier appel à manifester dans la rue « contre le 4ème mandat du président Ouattara » a été lancé pour le 11 octobre dernier. Mais toutes les tentatives de perturbation de l’ordre public ont rapidement été circonscrites par les forces de sécurité de première catégorie. En effet, la police a procédé à l’interpellation, ce jour-là, d’au moins 237 personnes dont des adolescents, notamment à Cocody et à Bonoua. Aujourd’hui, ils sont 700 derrière les barreaux, attendant de répondre de leurs actes devant la Justice.

Les réseaux sociaux (Facebook, Tik-Tok…) sont massivement utilisés par des agitateurs cyberactivistes nationaux et étrangers, pour la plupart établis à l’étranger, pour faire croire que la Côte d’Ivoire brûle, qu’on y massacre des gens, ou que la situation y échappe à tout contrôle.

On dénombre quotidiennement de nombreuses campagnes d'infox produits par les « Bataillons d’intervention rapide de la communication » (BIR-C) du Burkinabé Ibrahima Maïga installé aux USA et qui intoxique 1,3 million d’abonnés sur Facebook, et les deux frères du chef de la junte Ibrahim Traoré, Inoussa et Kassoum, en association avec d'autres terroristes de l'AES, pour tenter de déstabiliser les institutions ivoiriennes et troubler la présidentielle.

Sur le terrain, leurs relais partagent à souhait ces Fake News. Comme cet agent des services publics qui a entrepris depuis quelques jours d’effrayer ses collègues en parcourant tous les jours les différents bureaux de ses collègues de service pour jouer la carte de la panique. Ou encore cette dame qui dit s’être filmée en en train d’aller chercher son enfant à l’école parce que les cours y seraient perturbés. Ou encore ces prétendus représentants de la société civile qui se surprennent à lancer des mots d’ordre de désobéissance civile à l’endroit de la population...

Même si, à coups de communiqués, le PPA de Laurent Gbagbo ne s’associe pas aux messages haineux et insurrectionnels de ses partisans, il s’agit d’une pratique habituelle du Front populaire ivoirien (FPI). Il y a 5 ans, ils avaient poussé des jeunes de Dabou à couper des arbres pour interdire l’accès à leurs villages, entraînant le décès d’une parturiente qui devait être évacuée vers l’hôpital le plus proche pour un accouchement difficile. A Toumodi, des étals avaient été incendiés au marché. Dans un village de Bouaké, ils avaient ouvert le feu sur le cortège d’un ministre, et à Yamoussoukro, ils avaient transformé les rues de certains quartiers en zones de guerre, le tout, sous l’influence de l’alcool et de la drogue. En 2010, ils avaient essayé de provoquer un conflit religieux en attaquant des mosquées et en tuant des imams. En 2000, c’est à coups de SMS relayés à l’aveuglette qu’ils faisaient courir la rumeur selon laquelle les retenues d’eau qui alimentaient les villes avaient été empoisonnées, quand ils n’invitaient pas les chrétiens à ne plus partager le repas des musulmans sous peine d’être envoûtés…

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Jean Louis Billon face au Patronnat

Force à la loi

Le procureur de la République a fait le point suivant et mis en garde les fauteurs de trouble : « En ma qualité de procureur de la République d’Abidjan, je suis donc le directeur de la section antiterroriste. Je voudrais apporter quelques précisions concernant les enquêtes qui sont en cours (…) Plusieurs personnes ont été interpellées. Et dans l’exploitation des différents portables des mis en cause, je voudrais lire quelques séquences des messages (…) pour vous démontrer qu’en réalité, il s’agit d’actes de terrorisme : « Chers compatriotes ivoiriens, je suis un ex-militaire. Je vous donne quelques stratégies pour paralyser la ville et empêcher le quatrième mandat illégal. C’est fixer des objectifs clairs et atteignables. En une semaine, on pourra gagner le combat. Le premier objectif est de faire fermer les ambassades étrangères par nos actions sur le terrain. N’oubliez pas de casser les caméras et de brûler les véhicules de police. Cette fois-ci, il faut brûler les magasins, les boutiques, les supermarchés des Libanais. Dans les villes de l’intérieur, il faut brûler les voitures de police, les préfectures, les commissariats, les magasins des Libanais et Français. Il faut mettre le feu à tous les carrefours de nos quartiers pour empêcher la police de rentrer, et créer des groupes stratégiques dans chaque secteur. » (…) Ne brisez pas votre carrière pour des hommes politiques cachés derrière des caméras, et qui vous lancent des messages d’appel à l’insurrection. Je vous dis, et avec toute la gravité, que mon parquet va avoir la main lourde lorsque nous allons prendre nos réquisitions à l’audience. »

L’arsenal juridique ivoirien s’est renforcé depuis 2011, la police est mieux formée et l’armée, mieux équipée. Force est donc revenue à la loi, et l’impact des agissements des agitateurs publics se fait de moins en moins sentir. La Côte d’Ivoire est donc bien partie pour vivre des élections apaisées. Même si pour cela, elle doit quelques jours encore, dormir comme le crocodile : les yeux ouverts !

Seydou Koné

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