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Bouaké: Les confidences du ministre Amadou Koné sur Monseigneur Ahouanan

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A l'occasion de la messe de requiem de Monseigneur Ahouanan Djroh, archevêque métropolitain de Bouaké décédé le 12 février 2024 et inhumé le 22 mars 2024 au sein de la cathédrale Sainte Thérèse de l'enfant Jésus, le ministre Amadou Koné, député maire de Bouaké a livré des confidences sur le prélat. Nous vous proposons quelques pans importants de ce témoignage.

«C’est Dieu qui a voulu que je sois dans cette position aujourd’hui pour faire ce témoignage . J’ai rencontré Monseigneur Paul-Siméon Ahouanan pour la première fois en 2003. Au lendemain de la crise du 19 septembre 2002. Quand l’église cherchait à briser les murs de la méfiance entre toutes les parties, Monseigneur Ahouanan a contribué à ressouder le tissu social. A cette époque, je voyais une personne calme, patiente et attentive. Avec du recul, je note que Monseigneur Ahouanan était préoccupé. Il a fait depuis Abidjan, beaucoup de va-et-vient entre 2003 et 2006 avant de s’installer à Bouaké.
Il a essayé et je pense qu’il y est parvenu.
Je me considère aujourd’hui comme un des privilégiés parce qu’il m’a fait confiance très tôt. Il a toujours considéré, qu’on soit en privé ou public, que je pouvais être un acteur clé de cette réconciliation et cohésion sociale ici à Bouaké.
En 2004, quand il y avait beaucoup de violences, Monseigneur Ahouanan, avec qui je parlais beaucoup au téléphone, m’encourageait à ce qu’il n’y ait pas de débordement. Il en parlait également aux uns et aux autres. Sa tâche était difficile. Au point où on me taxait d’indolent. Mais moi j’étais convaincu que les Ivoiriens pouvaient se retrouver. Et même si la crise s’avérait longue, que nous travaillerions avec l’église pour que la vie de nos concitoyens ici à Bouaké soit la plus aisée possible. Je l’ai consulté avec d’autres. Tuo Fozié en est témoin. Il faut rappeler que Monseigneur Ahouanan a beaucoup lutté pour que les écoles s’ouvrent à Bouaké et dans les zones CNO. Si certains ont pu terminer les études et travaillent aujourd’hui, c’est en partie grâce à lui. Il s’est également impliqué dans la résolution des événements de Béoumi avec le forum des confessions religieuses. Il a même plaidé tout récemment pour une équitable attribution des places au grand marché de Bouaké. Je crois que l’accueil des populations de cet après-midi témoigne de tout l’amour et l'affection que les populations lui portaient.
En somme, plus qu’un guide religieux, un serviteur de dieu, Monseigneur Paul-Siméon Ahouanan était pour Bouaké une source d’inspiration.
Nous sommes nombreux qui ne sommes pas catholiques ou chrétiens mais qui nuitamment allions chez lui pour nous confier, pour prendre ses avis.
Le Bouaké nouveau que nous sommes en train de construire était aussi porté par lui. Il a toujours souhaité que les populations de Bouaké soient beaucoup plus heureuses. Que les jeunes aient du travail. Que nous travaillions pour que ce Bouaké nouveau se réalise.
Mgr Ahouanan, on n’a pas terminé le travail (les larmes aux yeux, Amadou Koné a du mal à poursuivre. Il se retient, pousse un soupir et se reprend. La salle sous l’émotion).
Mais on voudrait prier le bon Dieu pour le repos de ton âme. Accompagne-nous en prières pour que ce que nous avons entamé, il y a une vingtaine d’années, puisse être réalisé pour les populations de Bouaké et de Gbêkê sans distinction aucune. Et que le vivre-ensemble nécessaire à faire évoluer cette société que tu ne cesses de prôner soit une réalité.
Je voudrais au nom des populations de Bouaké remercier le président de la République, Alassane Ouattara, qui a fait tout ce qui était humainement possible pour te garder en vie. Il avait même mis à contribution son médecin personnel pour une évacuation à l’étranger. Malheureusement, Dieu en a décidé autrement Je voudrais aussi remercier la communauté chrétienne et catholique pour toute l’affectation que vous avez apportée à notre papa. Il était heureux ici à Bouaké. Grand merci pour les leçons de vie qu’il nous a enseignées.
Je fais la promesse que nous allons continuer à marcher dans ses pas pour que la Côte d’Ivoire, le Gbêkê et Bouaké continuent d’être un pays, une région et une ville apaisés. Nous n’allons pas finir de pleurer Monseigneur Paul-Siméon Ahouanan parce que nous venons de perdre à Bouaké l’une des personnalités les plus importantes, les plus respectées et les plus rassurantes. Nos sincères condoléances à l’ensemble des populations de Bouaké, à la communauté chrétienne catholique et à la famille biologique de Monseigneur Paul-Siméon Ahouanan. Papa Ahouanan, repose en paix aux côtés du bon Dieu. Merci à toutes et à tous…. ''

Propos retranscrits par Allah Kouamé

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