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Roland-Garros. Qui est Moïse Kouamé, la sensation française chez les juniors ?

Moïse Kouamé

Âgé de seulement 15 ans, le Français Moïse Kouamé s’apprête à disputer son quart de finale à Roland-Garros juniors face au Polonais Tomasz Berkieta, ce jeudi 6 juin. Un magnifique parcours pour celui classé seulement 147e mondial mais dont les qualités sont évidentes et qui a déjà quitté le giron de la Fédération française de tennis.

Si les Français et les Françaises ont déserté depuis quelques jours le tableau principal de Roland-Garros, un Tricolore continue de briller sur la terre battue parisienne en la personne du jeune Moïse Kouamé. Chez les juniors, l’adolescent de seulement 15 ans est le plus jeune à se qualifier pour les quarts de finale du Grand Chelem depuis 1985 et l’Argentin Franco Davin.

Pourtant, le Français part de loin. Seulement 147e mondial, il a bénéficié d’une invitation pour intégrer le tournoi et pouvoir démontrer l’étendue de son talent. La faute, en partie, à une première moitié d’année 2024 poussive. Après un titre juniors à Chandigarth en Inde, seulement deux quarts de finale et des défaites dès les premiers tours ont parsemé son parcours.

Yannick Noah, un moteur
Alors, le voir écarter le Roumain Luca Preda (6-3, 0-6, 6-4), 5e mondial, puis l’espoir marocain Reda Bennani (7-5, 6-3), 17e mondial, est une surprise pour les observateurs mais pas pour le principal intéressé qui, malgré son jeune âge, semble habité d’une grande confiance en lui. « Je travaille dur et je me donne à fond pour être au même rang, voire plus, que Yannick Noah. Je bosse très dur pour ça, ne vous inquiétez pas et j’espère qu’un jour, je serai tout en haut de l’affiche », a-t-il déclaré en zone mixte.

Sur le court, ses qualités sautent déjà aux yeux. Celui qui a démarré le tennis à 5 ans sous l’impulsion de son frère Michael a déjà dans ses bagages un jeu complet avec un bon service, un gros coup droit, un revers fiable mais aussi une bonne habileté au filet. « Il n’y a pas un coup où on se dit : “Ouh là, il va falloir vraiment bosser”. Au contraire, il a tous les atouts et il frappe fort dans la balle, il trouve des sacrées zones qui prouvent qu’il a une certaine science tactique », analyse dans 20 Minutes Bruce Liaud, son ancien entraîneur au Creps de Poitiers.

Ancien car Moïse Kouamé a décidé de quitter le giron de la Fédération française en mars 2022 pour rejoindre l’académie de Justine Hénin à Louvain-la-Neuve en Belgique puis l’académie Mouratoglou dans le Sud de la France, avant d’évoluer actuellement au tennis club de Perreux (Ile-de-France). « On a parfois tendance à te tirer vers le bas (à la FFT) et je trouve ça moyen. En France, le petit n’a pas le droit de dépasser le grand. La mentalité à l’étranger, ce n’est pas du tout ça. Si tu peux aller haut directement, fonce… », déclarait le principal intéressé au Parisien en 2023.

Pour son premier Grand Chelem juniors, le joueur se régale en tout cas sur les courts Porte d’Auteuil. Sans être véritablement showman, il arrive régulièrement à embarquer le public à ses côtés et il n’est pas rare de le voir sourire entre deux points. « C’est un rêve d’être ici. Je n’arrive pas à croire que je suis à Roland-Garros, j’en rêve depuis tout petit », lâchait-il. C’est désormais le court 14 et ses 2 500 places qui l’attend. En face, c’est le Polonais Tomasz Berkieta qui se dresse ce jeudi 6 juin, 34e mondial et demi-finaliste de l’Open d’Australie 2023.

Celui qui est fan de Formule 1, de sports de vitesse mais aussi du Real Madrid et de Kylian Mbappé voit en tout cas loin pour les années qui viennent tout en gardant les pieds sur terre. « Comme toute personne qui joue au tennis, j’espère être numéro 1 mondial. Après, est-ce que j’en ai les capacités ? On verra plus tard. J’essaie de prendre le plus possible d’énergie, j’essaye d’aller très très loin dans ma carrière mais on verra », glisse-t-il à l’aise devant les caméras.

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