Accéder au contenu principal

Musique : vie et mort de Prince Nico Mbarga

 Prince Nico 3

Prince Nico Mbarga est connu comme l’un des plus célèbres musiciens, guitaristes, auteurs-compositeurs et interprètes, bref, comme l’un des plus grands chanteurs africains des années 1980. Son style musical était le « highlife » connu en Côte d’Ivoire comme un rythme ghanéen. Mais au Nigéria, on appelait son style, le « Igbo highlife ». Car Prince Nico Mbarga n’était pas ghanéen, même si ce sont des mécènes Ghanéens qui l’ont fait se produire dans notre pays, à Abidjan comme à Ferkessédougou…

Naissance et vie de métis

Nicolas Mbarga est né le 1er janvier 1950 à Abakaliki, au Nigeria alors colonie britannique, plus précisément dans l’Etat de Cross River, à la frontière entre le Nigéria et le Cameroun. Son père était Camerounais, et sa mère nigériane, d’où le métissage qui l’a mis à cheval entre deux pays, deux influences et deux cultures différentes. La guerre du Biafra l’oblige à se réfugier au Cameroun avec ses parents en 1967. Il s’y lance dans la musique, en apprenant à jouer du xylophone et du congas au sein d’un groupe appelé « Melody Orchestra ». Il apprend ensuite la batterie, la guitare basse et la guitare solo.

De retour au Nigéria, au début des années 1970, il monte un orchestre, le « Rocafil Jazz », prend le pseudonyme « Prince Nico Mbarga », et se produit dans des réceptifs tels que le Naza Hotel à Onitsa, à l’est du Nigeria. Il chante en « Pidgin », argot né d’un mélange d’anglais et de langues locales. Côté style musical, il mélange le highlife ghanéen et nigérian à la rumba congolaise.

Son nom d’artiste évolue, passant de Nicholas Mbaraga, à Nicholas Namjuly Mbarga, Nico Mbarga, Prince Mbarga, Prince Nico ou encore P.N. Mbarga. Au bout de quelques petites années, le groupe « Prince Nico Mbarga and the Rocafil Jazz » connaît un succès fulgurant au Nigéria, en Afrique et dans le monde.

Prince Nico 2

Le succès au rendez-vous

Si le label EMI refuse de le produire, le trouvant « trop enfantin » (too childish), DECCA a le nez creux, car « Sweet mother », « Aki Special », « Christiana » ou encore « Wayo in law » sont des tubes qui cartonnent grave !

C’est surtout sa chanson « Sweet Mother » qui crève l’écran et bouscule le hit-parade en 1976. L'album du même nom détient toujours le record de vente jamais réalisé en Afrique : jusqu’à 30 millions d'exemplaires vendus ! Toutes les radios africaines se l’arrachent. Prince Nico Mbarga produira au total une vingtaine d'albums, tous marqués par son célèbre jeu de guitare.

Au sommet de sa gloire, il s’installe en Angleterre dans les années 1980, mais l’inspiration n’est plus au rendez-vous.

Prince Nico Mbarga décide alors de rentrer au pays où il crée son propre label et se lance dans les affaires en construisant deux établissements hôteliers : « Hotel Calbar » et « Sweet Mother Hotel ».

Une décennie plus tard, ses fans le réclament aux USA. Ils vont jusqu’à lui organiser une tournée dans 50 Etats ! C’est fou et inespéré ! Fou de joie, le 23 juin 1997, Prince Nico Mbarga enfourche sa moto pour aller chercher son visa à l’ambassade des USA à Lagos. Mais la mort l’attendait, car sa moto sera fauchée par une voiture. Il avait 47 ans...

Prince Nico 5

Une statue à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun

Selon le quotidien nigérian « Premium Times », quatre des dix enfants de Prince Nico Mbarga, Nico Jr., Slimphilz et Estelle, ont organisé un concert-hommage géant à la faveur du 20è anniversaire de sa mort. C’était au « Jandged Resort », à Ikom, localité traversée par la route qui mène à la frontière entre le Nigériaet le Cameroun. Pour en ajouter au symbole, ils y ont édifié une statue de leur père, et lancé la Fondation « Sweet Mother ». Adieu, l’artiste.

Seydou Koné avec Wikipedia

Pin It

Personnalités décédées

  • Vues : 25