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89 % des femmes seraient «à haut risque cardiovasculaire» (association)

 Femme

L'Observatoire national de la santé des femmes, piloté par l’association Agir pour le cœur des femmes, a publié ses premiers chiffres pour 2024. Soumises à des risques psychosociaux, cumulés à une augmentation des comportements à risque, les femmes restent pourtant moins bien suivies et prises en charge sur le plan cardiovasculaire que les hommes.
Dans le cadre de la Journée internationale d'Action pour la santé des femmes, qui s'est tenue le mercredi 29 mai 2024, l'association Agir pour le cœur des femmes a publié les chiffres de son Observatoire national de la santé des femmes 2024. Les données sont issues des dossiers médicaux issus des dépistages du Bus du cœur des femmes - un bus médical itinérant qui va à la rencontre des femmes pour un dépistage cardiovasculaire et gynécologique. En tout, plus de 8 000 femmes ont poussé la porte du bus ces trois dernières années.
Selon ces données, 89 % des femmes présentent au moins deux facteurs de risque cardiovasculaire, et sont « à haut risque cardiovasculaire » selon l'association. Parmi ces facteurs, on retrouve notamment le tabagisme, le diabète, l'hypertension, la sédentarité, la consommation d'alcool, les antécédents familiaux, l'obésité et le surpoids, et des triglycérides présents en trop grande quantité dans le sang. En plus de l'un de ces facteurs, 46 % d'entre elles présentent deux facteurs de risque gynécologiques, comme une contraception contre-indiquée, une absence de suivi gynécologique, des grossesses tardives... De plus, l'âge et la ménopause sont des facteurs de risque : « Avant la ménopause, les hormones féminines, comme les œstrogènes, protègent les femmes contre les maladies cardiovasculaires, réduisant le 'mauvais' cholestérol et augmentent le 'bon' cholestérol, préservant ainsi les vaisseaux sanguins. Mais cette protection diminue sous contraception hormonale, puis disparaît avec la ménopause », explique la Fédération française de cardiologie (FFC). En outre, 67 % des femmes présentent des facteurs de risque psychosociaux, comme le stress chronique. « Deux fois plus de femmes que d'hommes souffrent d'un épisode dépressif et elles sont plus fréquemment dans une situation socio-économique défavorisée. Ces facteurs de risque sont aussi importants que l'hypertension artérielle et le diabète », précise Agir pour le Cœur des femmes.
Malgré ce risque cardiovasculaire, seule 1 femme sur 5 bénéficie d'un suivi par un spécialiste, et 79 % n'en ont aucun. Chez les femmes ménopausées, période particulièrement à risque, 74 % d'entre elles n'ont pas de suivi cardio-vasculaire. Quant à la gynécologie, seules 44 % des femmes ménopausées bénéficient d'un suivi adapté. Agir pour le cœur des femmes dénonce « le manque de prise en compte des spécificités féminines par la médecine ». Cela tend à « générer des défauts de prise en charge majeurs. Les symptômes sont moins bien identifiés, les traitements plutôt adaptés aux hommes... A cela s'ajoute l'appréhension de pratiquer un massage cardiaque à une femme par peur de lui toucher les seins... », ajoute l'association.

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