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Présidentielle 2025: Le Rhdp, l'adversaire du Rhdp dans le Gbêkê

Rhdp Gbêkê 

À la future élection présidentielle de 2025, le Rhdp aura certainement pour adversaire le RHDP dans la région de Gbêkê. Les choses iront certainement mieux si Alassane Ouattara venait à candidater. Autrement, il faudrait s'inquiéter pour le parti au pouvoir si une rectification n'est pas opérée. Quand on le dit ainsi, l'on nous reproche d'en vouloir au parti d'Alassane Ouattara. Pourtant ce n'est nullement le cas. L'observation dans le marigot politique du Rhdp montre des signes d'un mécontentement général au sein de la base dans la région de Gbêkê. De ce fait, de nombreux militants menacent de rester chez eux le jour des élections. Ils veulent donc s'abstenir de prendre part au scrutin. Si le taux d'absentéisme est élevé, il peut compromettre la victoire du parti au pouvoir.

Plusieurs facteurs expliquent la menace d'absentéisme

Primo, il y a le changement de gouvernance du Rhdp depuis l'accession au pouvoir en 2011. Voilà un parti de masse qui, depuis le RDR fonctionnait selon la mobilisation de sa base, décide du jour au lendemain de fonctionner comme un parti de notables. Les décisions sont communiquées à des grands chefs au sommet qui les implémentent en bas.
L'on veut donner des instructions à un sommet qu'il faut implémenter à une base de plus en plus inexistante.
Djeni Kobenan prenait plaisir à appeler les jeunes du RJR, ''les grenadiers voltigeurs" qu'il considérait comme ''les fers de lance du parti''.

À Bouaké ces grenadiers voltigeurs s'appelaient Hamadou Bamba, Bema Fofana, Sylla Balamine, Barro Souleymane, Nouhoun Cissé, Sylla Siaka, Ouattara Souleymane... Ces jeunes étaient aptes à apporter la contradiction au pouvoir aussi bien dans les débats publics que la mobilisation sur le terrain (Boycott actif de 1995). Ils animaient les Grins, espaces de débats similaires aux agoras de la Grèce antique imités par les pro-Gbagbo lors de la crise de 2002. Aujourd'hui, tu ne verras point un jeune se réclamer du Rhdp avec vigueur.
Je ne sais pourquoi. Et ceux qui osent le faire se comportent comme des petits commis du parti ou des bourgeois qui sont venus à la soupe. C'est à ce niveau que la boutade chère au Pdci-Rda, ''Ils sont au restaurant '', prend tout son sens. Tous incapables de soutenir une contradiction face aux opposants, ils sont attaqués par l'opposition à longueur de journée sur les réseaux sociaux sans réaction appropriée. Ils attendent qu'on les paie pour apporter la contradiction dans le débat public.
Secondo, la gestion actuelle du parti dans le Gbêkê échappe dans la plupart des cas aux iconoclastes, aux pionniers, aux pères fondateurs, aux gardiens du temples du Rhdp. Ils sont donc mis de côté avec l'idéologie du parti. Ils sont nombreux dans le Gbêkê à ne pas connaître l'histoire de leur propre parti, le Rhdp. Parce que pour connaître l'histoire du Rhdp, il faut connaître l'histoire de la Côte d'Ivoire politique. Il faut savoir l'histoire du Pdci-Rda, du RDR, de l'Udpci, du MFA... En son temps, des secrétaires à la formation revenaient aux réunions des comités de base sur l'idéologie, les symboles, l'hymne du RDR avant de parler du mentor Alassane Ouattara et les arguments de la régularité de sa candidature. Les pères fondateurs qui étaient chargés de faire connaître cette histoire sont mis au musée. Nous les apercevons en ville ruminant leur colère. Il suffit de secouer les archives du parti pour trouver ces vieux présidents de comité de base ou de section. Je veux parler de Ouattara Siriki de N'dakro, de Ouattara Lagassina de la Zone, de Ouattara Birahima dit Chairman de Adjeyaokro, de Siano Coulibaly, de Konan Hubert, Ouattara Moussokro et de Karim Tondossama de Yaokoffokro (Tchelekro). Ceux-ci ont l'idéologie du parti. Mais oubliés, ils sont en retrait.
<<Nous n'avons rien contre le chef de l'État, chef de notre parti. Mais nous avons des soucis avec la gestion de notre parti. Les militants à la base sont toujours négligés. Des personnes qui ne peuvent mobiliser les militants ont été promus comme responsables locaux du parti. Il n'y a aucune réunion>>, nous révèle S.S, responsable d'une coordination locale du Rhdp.
Tertio, le parti unifié reste aujourd'hui divisé et partagé entre les cadres du Rhdp. Ce n'est plus comme du temps du RDR avec Fanny Ibrahima. Aujourd'hui à Bouaké, nous avons toujours les pro-X et les pro-Y, les pro-A, les pro-S, les pro-D...
Et chaque responsable a son cabinet politique qui travaille pour son compte et non pour le compte du Rhdp. Tout militant qui flirte avec un cadre est suspecté par l'autre cadre. L'unicité d'action est donc presque impossible dans le Gbêkê. Jusqu'à ce jour, les cadres, faute d'entente, n'arrivent pas à organiser une journée d'hommage au chef de l'État Alassane Ouattara dans le Gbêkê. Nous pouvons égrener d'autres facteurs liés au mauvais découpage des coordinations, au mauvais choix des animateurs des coordinations et secrétariats départementaux et autres structures, à la mauvaise répartition des moyens de mobilisation, à l'inopérance des stratégies de mobilisation des militants dans le Gbêkê, à l'inadaptation du mode opératoire... Bref.

Alla Kouamé

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