Humeur / Abidjan: Comment les consommateurs encouragent la cherté de la vie
Dans certains pays, la vie ne se résume pas qu'à avoir de l'argent. Sous d'autres cieux, le consommateur se fait respecter, impose ses choix aux commerçants, peu importe l'offre et la demande.
Chez nous en Côte d'Ivoire, c'est tout le contraire. Cela est un sentiment de ras-le-bol général. On a le sentiment que l'argent, on le gagne facilement à tel point qu'un produit peut changer de prix du jour au lendemain, sans une raison valable.
Prenons par exemple. Un trajet qui coûte d'ordinaire 300 francs, à des heures dites de pointe, on fait passer le transport à 500f et les gens courent pour monter dans les véhicules. Ces scènes se produisent tous les soirs sur le tronçon Adjamé-Abobo en passant par le Zoo d'Abidjan. Tout comme d'Adjamé à Treichville. Avec le transport en commun appelé Gbaka, les passagers sont contraints de débourser 100 francs de plus pour le même trajet, à des heures dites de pointe.
Ailleurs, il est impossible de voir cela.
L'argent n'est plus un souci apparemment, pour la majorité des Ivoiriens, qui se plaignent cependant que la vie est chère. Un commerçant est conscient qu'il vendra un jouet à 2.500 francs au Burkina Faso et ce même jouet à 5.000f en Côte d'Ivoire et il y'aura toujours des gens qui se précipiteront pour l'acheter. C'est pourquoi tous les commerçants véreux viennent faire fortune ici.
On a le sentiment qu'en Côte d'Ivoire, plus une chose est chère, plus on l'aime et on veut l'acquérir.
Il en est de même de tous les produits vendus au détail dans les boutiques de quartier. Pendant que les articles sont à des prix abordables dans les grandes surface qui pullulent tous les coins, les consommateurs ivoiriens préfèrent se laisser traire par les boutiquiers véreux.
En un mot comme en mille, ce sont les consommateurs ivoiriens eux-mêmes qui se rendent la vie chère.
Bambara Tétié
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