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Lutte contre la drogue : saisie de 70 blocs de cannabis dans une balle de friperies à Bouaké

saisie cannabis bouake

Les gendarmes de la Cellule anti-drogue de Bouaké viennent de frapper un grand coup en saisissant 70 blocs de cannabis, dimanche dernier, 20 Août 2023, au quartier Dar Es Salam. Le trafiquant, une dame, avait caché la drogue dans une balle de friperies.

Selon la gendarmerie, elle a été prise la main dans le sac, au moment où elle livrait la « marchandise » à un client.

Le mois dernier, plus précisément le 29 juillet 2023, les hommes du général Alexandre Apalo Touré avaient encore saisi une valise de drogue à Kanawolo (nord).

Ces dernières prises rappellent que la guerre contre les narco-trafiquants n’est pas encore terminée, et que les autorités doivent redoubler d’efforts pour ne pas que la Côte d'Ivoire devienne une zone de transit, ni une plaque tournante du trafic de drogue.

En effet, les souvenirs sont encore vivaces dans les esprits, de saisies spectaculaires qui avaient fait couler beaucoup d’encre et de salive.
En 2019, à la faveur d’une opération conjointe menée avec la France, le Brésil et l’Italie, la police ivoirienne avait démantelé la « spaghetti connection », un réseau qui importait de la cocaïne du Brésil. Elle avait mis le grappin sur les opérateurs économiques italiens Guiseppe Ramaglia (restauration), Vincenzo Giuliano, Angelo Ardolino et Antonio Cuomo (immobilier, BTP et import). Les deux derniers, qui seraient liés à la mafia napolitaine, avaient importé des engins de chantiers et autres rouleaux-compresseurs, dans lesquels avaient été dissimulés 1,2 tonne de cocaïne d’une valeur de 250 millions d’euros. La drogue devait ensuite être acheminée sur l’Europe. Les quatre Italiens avaient été condamnés par la justice ivoirienne à vingt ans de prison, et à une amende de 100 millions CFA pour trafic de cocaïne, association de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu et blanchiment de capitaux.

Le vendredi 26 février 2021, plus d'une tonne de cocaïne d’une valeur de 38 millions d’euros avaient été saisis dans une villa à Cocody Angré (Abidjan) par la gendarmerie, et un douanier ripou avait été arrêté. L’opération avait également coûté son poste au commandant de gendarmerie en charge de la cellule anti-drogue du port d’Abidjan.

Le vendredi 16 avril 2021, l’Unité mobile d’intervention rapide (UMIR) de la douane saisissait 400kg de cannabis à Yaou (Grand-Bassam). Cette même unité saisira encore 1.191 plaquettes, soit 1,2 tonne de cannabis, d’une valeur de 48 millions CFA, dans une bâchée de manioc, la même année et sur la même route internationale.

Un an plus tard, c’est une prostituée qui permettra, le 15 avril 2022, au quartier Sapim de Koumassi (Abidjan), de mettre la main sur 2,59 tonnes de cocaïne. La police tombera alors sur la piste de narcotrafiquants espagnols, colombiens et portugais évoluant entre Abidjan et San Pedro, avec notamment la complicité du directeur local de l’entreprise nationale d’électricité, du propriétaire d'une société ivoirienne de transports de produits pétroliers, du fondateur d'une chaîne de boulangeries-pâtisseries, et du patron d'une société de sécurité privée.

Autant de choses qui avaient fait dire au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Diomandé Vagondo : « Notre pays est malheureusement en passe de devenir une forte zone de transit ». C’était le lundi 27 juin 2022, à l’Hôtel du district d’Abidjan-Plateau, à la faveur de la 35e édition de la Journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic de drogue en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, et du lancement du rapport mondial annuel de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc).

Seydou Koné

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