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Côte d’Ivoire: Les premiers mots de Soul To Soul, à sa sortie de prison

Soul to soul

 

Comment se sent-on en mettant le pied dehors pour la première fois, après avoir passé 5 ans de sa vie entre quatre murs ? Plusieurs flashes et pensées ont dû traverser l'esprit de Souleymane Karamaté Koné, vendredi 23 février dernier, au moment où il franchissait le seuil de la Maison d'arrêt et de correction d'Abengourou, accueilli par un cercle d'amis et de proches. Ce centre pénitentiaire à l'est de la Côte d'Ivoire où l'ex-directeur du protocole de Guillaume Soro aura passé cinq années de sa vie, alors qu'il avait été condamné à 20 ans de prison. La réaction spontanée de l'ancien syndicaliste se résume en ces mots de gratitude : «Merci à Dieu ! Merci à Dieu !», répète-t-il au micro de GKS TV.

Parmi les personnes venues lui dire au-revoir, il y avait aussi des femmes. Elles n’ont pas tari d'éloges à son égard, tout en lui adressant bénédictions et vœux de bonheur au moment où il embarquait dans le véhicule, direction Abidjan. Pour cause. «Tu as sauvé tous les prisonniers qui étaient ici, tu leur as donné à manger. Tu t'es occupé d'eux», dit l’une d'elles, avant d'expliquer face à la caméra : «Il achetait la nourriture pour eux (les prisonniers : ndlr). Papa, merci !»

Soul To Soul peut enfin prendre la route, laissant derrière lui des années de diet. Désormais, il est un citoyen libre, même s'il doit suivre des procédures en la matière.
Quelques instants plus tôt, en sortant de la prison, il s'était prosterné, front contre sol, en signe de reconnaissance à son Créateur pour la liberté recouvrée.
Barbe grisonnante rasée de près, Soul To Soul a l'air plutôt bien en pleine forme, même si le visage reste marqué par l’effet du temps.

La grâce présidentielle accordée par le chef de l'État, Alassane Ouattara en ce début d'année est un peu la cerise sur le gâteau. Elle survient au lendemain du sacre des Éléphants de Côte d'Ivoire à la CAN 2023 dont le pays était l'hôte. Une cinquantaine d'autres prisonniers de la crise postélectorale de 2011 et des personnes en détention préventive ont bénéficié de cette mesure. Ce geste salué par l'ensemble de la classe politique ivoirienne vaut son pesant d'or, à moins de deux ans de la prochaine présidentielle, en octobre 2025.

François Yéo

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