Ukraine : Au pape qui lui dit « N’ayez pas honte de négocier », Zelensky répond « jamais !»
Le numéro Un ukrainien Volodymyr Zelensky a répondu Niet ce dimanche au pape François qui lui avait demandé, plus tôt en début de week-end, d’ « avoir le courage de hisser un drapeau blanc et de négocier » avec le Président Russe, Vladimir Poutine. Une proposition qui a déplu au plus haut point à la présidence ukrainienne, alors que la situation sur le terrain est en sa défaveur. En effet, depuis plus de deux ans, l’Ukraine et ses habitants subissent les affres de la guerre du fait de leur préférence affichée pour le bloc Occidental au détriment du voisin Russe, sachant bien que les deux camp sont en conflit. Depuis, la Russie a envahi et occupé une partie de l’Ukraine, malgré l’assistance militaire occidentale à l’Ukraine : de nombreuses villes ont été rayées, le nombre de victimes est inconnu, etc.
Dans l'interview accordée début février 2024 à Lorenzo Buccella, journaliste de la Radio Télévision Suisse (RSI), élément diffusé le 20 mars 2024 et retranscrit par le journal en ligne Vatican News, le Pape François parle des guerres qui défigurent le monde, notamment en Ukraine. Le Saint-Père a déclaré, entre autres :
« Regardons l'histoire : les guerres que nous avons vécues se terminent toutes par un accord. (…) je pense que le plus fort est celui qui voit la situation, qui pense au peuple, et qui a le courage du drapeau blanc, c'est-à-dire de négocier. Et aujourd'hui, on peut négocier avec l'aide des puissances internationales. Il y en a! Le verbe "négocier" est un verbe courageux. Quand on voit qu'on est vaincu, que les choses vont mal, il faut avoir le courage de négocier. Vous avez honte, mais si tu continues comme cela, combien de morts y-aura-t-il ensuite ? Ça finira plus mal encore. Négocier tant qu’il est temps, chercher un pays médiateur. Aujourd'hui, par exemple dans la guerre en Ukraine, beaucoup veulent servir de médiateurs. La Turquie s'est proposée pour cela. N'ayez pas honte de négocier avant que la situation n'empire. (…) Négocier n'est jamais une reddition. C'est le courage de ne pas conduire le pays au suicide. Les Ukrainiens, avec leur histoire, les pauvres, les Ukrainiens à l'époque de Staline, combien ils ont souffert... »
« La guerre est une folie, une folie. La colombe est le symbole de la paix, c'est le signal de la fin de la guerre. Mais il y a l'après-guerre, qui est de toute façon une autre période où toutes ces blessures doivent être recousues (…) Tant d'innocents ne peuvent pas grandir, tant d'enfants n'ont pas d'avenir. Des enfants ukrainiens viennent souvent me saluer ici, ils reviennent de la guerre. Aucun d'entre eux ne sourit, ils ne savent pas comment sourire. Un enfant qui ne sait pas sourire semble ne pas avoir d'avenir. Réfléchissons à ces choses, s'il vous plaît. La guerre est toujours une défaite, une défaite humaine, pas une défaite géographique. » (Lire tout l'entretien sur Vatican News)
Comme il fallait s’y attendre, l’appel du pape à des négociations de paix avec la Russie, considéré comme un appel unilatéral à la capitulation, a provoqué de vives réactions à Kyiv. D’où la réplique cinglante du Président Zelensky, dimanche dans un message vidéo :
« L’Eglise est avec le peuple et pas à 2.500 kilomètres de distance, quelque part, pour servir de médiateur virtuel entre quelqu’un qui veut vivre et quelqu’un qui veut vous détruire. (…) Lorsque la Russie a commencé cette guerre le 24 février 2022, tous les Ukrainiens se sont levés pour se défendre. Chrétiens, musulmans, juifs, tous ! Ils étaient en première ligne, ils protégeaient la vie et l’humanité, ils soutenaient par des prières, des conversations et des actes. C’est cela que l’Eglise est : avec le peuple. »
Pour sa part, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, a écrit sur sa page X (ex-Twitter) :
« Notre drapeau est jaune et bleu. C'est le drapeau pour lequel nous vivons, nous mourrons et triomphons. Nous ne hisserons jamais d'autres drapeaux ! Quand il s'agit de drapeau blanc, nous connaissons la stratégie du Vatican lors de la première partie du XXe siècle. J'appelle à éviter de répéter les erreurs du passé et à soutenir l'Ukraine et son peuple dans son combat pour la vie ».
Prions que Dieu donne la sagesse nécessaire aux belligérants afin que cesse la souffrance du peuple qui n’a rien à voir avoir les ambitions hégémoniques de ses dirigeants.
Edgar Kouassi
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