Un juge d’instruction français désigné dans l’affaire de l’assassinat d’«IB»
Un juge d’instruction parisien a été désigné pour enquêter sur l’assassinat, le 27 avril 2011, d’Ibrahima Coulibaly, un ex-chef rebelle ivoirien, dans lequel seraient impliqués l’ex-Premier ministre Guillaume Soro et son entourage.
Une source judiciaire française a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire en France, à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile de la fille de l’ancien chef rebelle ivoirien Ibrahima Coulibaly, dit «IB», sur les infractions «de torture (au sens de la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants) et d’assassinat».
«C’est une procédure calomnieuse et politique, opportunément initiée en mai 2020, près de neuf ans après les faits et à quelques mois de l’élection présidentielle ivoirienne. Nous contestons très vivement cette tentative de réécriture mensongère de l’histoire», a réagi Me Robin Binsard, l’un des avocats de Guillaume Soro.
«Accueil franchement confortable»
Dans cette plainte, Guillaume Soro était notamment présenté comme le commanditaire de l’enlèvement, suivi de torture et d’assassinat, d’Ibrahima Coulibaly, dit «IB», le 27 avril 2011. Elle dénonçait également la mort d’Ivoiriens lors de combats entre factions rivales en juin 2004 à Bouaké et Korhogo, dont sont accusées les ex-Forces nouvelles (FN) de Guillaume Soro, aujourd’hui âgé de 51 ans et en exil.
«En dépit des soupçons sévères qui pèsent sur lui dans différentes affaires, Guillaume Soro a pu trouver en France un accueil chaleureux et franchement confortable», dénonce Clara Ernst-Mollier, juriste au cabinet Ancile avocats, dirigé par Me Joseph Breham, l’un des avocats qui a déposé ladite plainte. «Espérons que, pour autant, l’instruction sur les circonstances du décès d’IB, jusqu’alors réactive et hermétique à toute considération politique, se poursuive ainsi», a-t-elle ajouté.
En exil, Guillaume Soro a été condamné à 20 ans de prison en 2020, puis à la prison à perpétuité en 2021 pour «atteinte à la sûreté de l’État», accusé d’avoir fomenté une «insurrection civile et militaire» visant à renverser le régime de l’actuel président Alassane Ouattara, en 2019. Début mai, il a affirmé sur sa chaîne YouTube qu’aucune «raison» ne l’empêcherait d’être candidat à la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire, en 2025.
(Avec AFP)
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