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Niger / Les rebelles chassent les diplomates pendant les troupes de la CEDEAO se déploient

Force CEDEAO Accra

Photo : des chefs d’état-majors de la CEDEAO en réunion le 18 août 2023 à Accra (Ghana). De gauche à droite le lieutenant-général gambien Yankuba Drammeh, le vice-amiral ghanéen Seth Amoama et le général ivoirien Lassina Doumbia © Richard Eshun Nanaresh / AP


Le dénouement de la crise du côté du Niger se profile à l'horizon. Il a toutes les chances d'être militaire. En effet, malgré toutes les médiations tentées pour que les mutins libèrent leurs otages et regagnent leurs casernes, le général Tchiani reste dans sa logique suicidaire. Pire, il appelle au secours les bras cassés burkinabè et maliens qui n’arrivent même pas à assurer la sécurité sur leurs propres territoires. Pendant ce temps, la Force en attente de la CEDEAO a tenu ses dernières réunions de coordination, et commence à se déployer en vue de l’assaut contre le palais de Niamey.

Tchiani peut donner le coup d’envoi

Où et comment sont détenus le président nigérien Mohamed Bazoum, la première dame et leur fils ? C’est tout ce que la communauté internationale voulait savoir, et elle le sait maintenant. Car il s’agit de mettre hors d’état de nuire Tchiani et sa bande, sans qu’ils puissent porter atteinte à la vie de leurs otages. Pour cela, toutes les intelligences ont été sollicitées. Maintenant que les bandits sont cernés, le coup d’envoi de l’opération peut être donné à tout moment par la CEDEAO, ou par les preneurs d’otage eux-mêmes. En effet, il ne reste que 24H à ces derniers pour réagir face au refus de l’ambassadeur de France de quitter le Niger. C’est donc le premier coup de feu qui déclenchera l’opération, et alors, les mutins verront qu’ils ne comptaient sur rien.

Tout aura été tenté pour les ramener à la raison : médiations religieuses, ethniques, politiques, et même pression sur l’ancien président Mohamadou Issoufou qui semble être le seul soutien des putschistes. Les Etats-Unis et la France qui ont déjà des troupes positionnées, l’Union africaine et l’Algérie ont même fait profil bas en prônant le règlement de l’incident par voie diplomatique, afin de laisser une porte ouverte pour que le général de brigade Abdourahamane Tchiani ne soit pas humilié. En réponse, tous ont eu droit au mépris des terroristes qui ont décidé de s’imposer au Niger et au monde entier en « formant » un « Conseil national pour la sauvegarde de la patrie » et un gouvernement fantoche, en « rappelant » et en « chassant » des ambassadeurs, et en obligeant des populations à organiser des manifestations de soutien.
En effet, aux dernières nouvelles, ils ont également demandé aux ambassadeurs d'Allemagne, des États-Unis et du Nigeria de quitter « leur » pays. Et comme si le ridicule ne tuait pas, Tchiani a « signé une ordonnance » autorisant le Burkina Faso et le Mali à intervenir en territoire nigérien « en cas d'agression ».

La politique est un art qui échappe aux militaires

En plus des appuis sur le terrain, constitués des soldats nigériens qui ne sont pas en réalité avec Tchiani, et des troupes françaises et américaines, les chefs des armées africaines qui ont été reçus le 18 août 2023, à l’issue de leur dernière réunion à Accra par le président Nana Akoufo Ado, pourront éventuellement bénéficier de l’apport des troupes d’élite algériennes. Toujours est-il qu’ils auront le lead sur l’opération, raison pour laquelle, ils procèdent actuellement à l’acheminement de leurs contingents vers les bases secrètes définies.

La force d’attente est officiellement composée des soldats du Bénin, du Nigeria, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Bissau, et du Ghana ; et d’autres pays de l’organisation pourraient s’y joindre en cas de besoin.

Vivement que la page Tchiani soit tournée. L’Afrique s’est assez ridiculisée aux yeux du monde. Il s’agit de sauver le Niger, de contenir les djihadistes, et d’éviter que les nigériens ne viennent sous peu, peupler des camps de réfugiés dans les pays voisins.

Seydou Koné

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