Niger : La CEDEAO tend la main une dernière fois samedi avant l'intervention de son armée, les terroristes s'invitent dans la danse

Les mutins qui ont pris en otage le président nigérien, ne sont pas les seuls à craindre l'intervention de la Force de la CEDEAO. En effet, selon le quotidien Daily Trust qui cite des sources au sein de l’armée nigériane, un mouvement de bandes armées a été observé au Niger, il y a quelques jours : "Les unités les plus fortes de l'ISWAP se sont dirigées de leurs bases au Sahel à travers le Niger vers la frontière avec le Nigéria". 

Dans le même registre, à la frontière malienne,  les terroristes djihadistes ont tué 17 soldats nigériens, hier dans une attaque.

Autant de choses qui confortent la CEDEAO dans sa position : "La Cédéao appelle le commandement militaire du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie au Niger à rétablir l’ordre constitutionnel afin de concentrer l’attention sur la sécurité du pays qui devient de plus en plus fragile".

A l'issue de la réunion des chefs d'état-major des armées, hier vendredi 18 août 2023 à Accra (Ghana), le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, Abdel-Fatai Musah a déclaré :  "Nous sommes prêts à intervenir dès que l'ordre sera donné. Le jour de l'intervention a aussi été fixé". Toutefois, l'organisation régionale tentera une dernière fois, ce week-end, de ramener les soldats de Niamey à de meilleurs sentiments : "S'ils veulent emprunter la voie pacifique pour rétablir très rapidement l'ordre constitutionnel, nous sommes prêts à renoncer à l'option militaire, car ce n'est pas notre option préférée, mais nous sommes obligés de le faire en raison de l'intransigeance du régime".

Pendant que les hommes du général Tchiani amusent la galerie en suscitant des mouvements de soutien populaire anti-français et pro-russes dans les rues et les stades de Niamey, les conditions de vie des nigériens se dégradent de plus en plus.  Le Niger est déjà sous perfusion, la communauté internationale s'obligeant à voler au secours de tout être humain en détresse. C'est ainsi que le Programme alimentaire mondial (PAM) a déjà fourni de la nouriture à 140.000 personnes à travers le pays la première semaine d'août, ainsi que "une assistance essentielle à 74.000 enfants souffrant de malnutrition". Pessimiste, l'organisation onusienne envisage déjà une aide alimentaire d'urgence car plus d'un million de personnes pourraient être impactées avant la fin du mois.

Seydou Koné