Mali : Kidal est tombée
Le chef de la junte militaire au pouvoir à Bamako, le colonel Assimi Goïta himself l’a confirmé sur son compte X : les Forces armées maliennes (Fama) ont repris la cité de Kidal des mains des rebelles touareg ce mardi 14 novembre 2023. Les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) ont, par la suite, avoir observé un « repli stratégique » de Kidal et des petites villes alentours. C’est une victoire que tout le Mali attendait, et qui a été saluée par tous les africains fatigués de voir la France s’éterniser sans résultats dans ce pays.
Sur les réseaux sociaux, les commentaires vont dans tous les sens : les éloges vont à Goïta et aux Fama à qui certains demandent de s’éterniser au pouvoir, et les quolibets et autres injures à la France, aux casques bleus et à toute la communauté internationale qui refuse d’adouber le coup d’état qui a porté les militaires au pouvoir le 18 août 2020.
Un élément qui saute aux yeux dans toute cette euphorie, cependant : les activistes maliens chantent les louanges de Poutine, alors que les mercenaires russes du Groupe Wagner n’apparaissent nulle part sur les vidéos. Un peu comme ce que les Occidentaux ont fait à l’issue de la seconde guerre mondiale, lorsqu’ils ont empêché les soldats Noirs de toutes origines de défiler dans Paris libéré…
En l’absence d’informations autres que la propagande, nul ne peut donc cerner avec certitude la situation dans le nord du Mali. Les prochains jours nous diront en quoi consiste le « repli stratégique » des rebelles.
Pendant une décennie, les 2/3 du Mali ont été occupés par des groupes terroristes (dont le groupe djihadiste Ansar Eddine) et un mouvement indépendantiste, celui de l’Azawad (Mouvement national de libération de l’Azawad). Les militaires affirment avoir pris le pouvoir pour réunifier le Mali, là où les présidents démocratiquement élus ont échoués malgré le soutien de la France, ancienne puissance colonisatrice, et des nations unies. Sanctionnés par la communauté internationale, ils se sont rabattus sur la Russie en décembre 2021.
La France était accusée d’aider les rebelles à rendre ingouvernable le nord du Mali, afin de pouvoir en piller l’or et les richesses, sous la couverture d’une force de maintien de la paix. De même, un mercenaire ne travaillant jamais gratuitement, on imagine aisément la contrepartie de la présence des éléments de Wagner…
Seydou Koné
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