Guinée : L’ancien président Dadis Camara a-t-il échappé à un enlèvement?
Sorti de prison à la faveur d'une opération commando conduite par le fils d'un co-détenu, samedi 4 novembre 2023 au petit matin, l’ancien président guinéen Dadis Camara y a été ramené quelques heures plus tard, dans l'après-midi. Du début à la fin de l'opération, son Avocat a plutôt alerté sur un possible enlèvement de son client, et donc sur le fait que sa vie était sûrement en danger.
Entre 4H et 5H du matin, des tirs nourris avaient reveillé Kaloum, le centre administratif de Conakry. Il s'agissait d'une attaque perpétrée contre la prison centrale de Coronthie. Ensuite, le ministre guinéen de la Justice, Charles Alphonse Wright avait déclaré à la presse : ” C’est à 5h du matin que des hommes armés ont pris le contrôle de la maison centrale de Conakry. Ils ont réussi à partir avec le Capitaine Moussa Dadis Camara, Claude Pivi, Moussa Tiegboro Camara et Blaise Goumou (...) Toutes les frontières sont fermées. Nous les retrouverons. Et les responsabilités seront situées parce que nous nous demandons comment des hommes armés peuvent briser un cordon de sécurité de la maison centrale, aller sortir des prisonniers. Ça parait bizarre, les responsabilités seront situées. Il n’y a eu aucun cas de morts, aucun blessé. Les évadés seront traqués jusqu’à leur dernier retranchement”.
Le fils du colonel Pivi, ancien élément des Forces spéciales, serait le cerveau de l'opération d'évasion-enlèvement.
Le capitaine Moussa Dadis Camara, président à la suite d'un coup d'Etat militaire en Guinée, est détenu à la Maison d'arrêt centrale de Conakry, en compagnie d'autres officiers dont les colonels Tiegboro Camara et Claude Pivi, pour leur responsabilité présumée dans les massacres du 28 septembre 2009. Au cours de ces tristes événements, au moins 156 personnes avaient été tuées, des centaines d'autres blessées, et au moins 109 femmes violées, selon la commission d'enquête de l'ONU.
Edgar Kouassi
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