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Bouaké: Le déguerpissement des étudiants se poursuit

 Campus Bouaké1

L’opération de déguerpissement des étudiants sur les campus universitaires, initiée par le gouvernement ivoirien, s'étend désormais à Bouaké, après avoir touché Abidjan. Depuis le mercredi 9 octobre 2024, les forces de l'ordre encadrent activement le départ forcé des étudiants occupant illégalement des logements universitaires. Cette campagne, visant à assainir les campus et à rétablir la régularité, fait suite à une montée des tensions après la mort tragique de Deagoué Mars Aubin, alias «Général Sorcier», un étudiant de 49 ans, membre de la Fesci, à Abidjan dans des circonstances qui impliqueraient des camarades de son propre syndicat.

Le premier jour de l’opération, qui a débuté au Campus 1 de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, a été marqué par une forte présence policière, armée de lances lacrymogènes. Les étudiants, certains encore avec leurs effets personnels, se sont vus contraints de quitter les lieux, formant des attroupements désordonnés, dans l'attente d’une éventuelle négociation avec les autorités. "La police, censée nous protéger, collabore pour nous mettre à la rue", a confié, sous anonymat, une étudiante désespérée.

Le lendemain, jeudi 10 octobre 2024, les opérations ont repris au Campus 2. Le Comité des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Ceeci), syndicat influent sur le campus, a vu son QG démoli, tout comme le marché informel installé derrière la cité universitaire. Cette scène s'est déroulée dans une relative tranquillité, malgré l’émotion palpable chez des étudiants qui assistaient, impuissants, au démantèlement de leur quotidien.

Ces événements interviennent dans un climat tendu, alimenté par le meurtre de Deagoué Mars Aubin. Les autorités, en justifiant cette vaste opération par des besoins de sécurité et de régulation, espèrent pacifier les campus et rétablir l’ordre. Cependant, pour beaucoup d’étudiants, cette mesure représente une précarité accrue, à un moment où la violence syndicale jette déjà une ombre inquiétante sur l’avenir du système universitaire ivoirien.

Alla Kouamé

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