Biographie / Qui était donc le général Gaston Ouassénan Koné ?
Plus jeune officier des nouvelles forces armées de Côte d’Ivoire en 1960, Gaston Ouassénan Koné a été choisi pour descendre le drapeau de la France et monter celui de la Côte d’Ivoire, le 7 août, jour de l’Indépendance. C’est encore lui qui a ouvert le premier défilé militaire sous les ordres du Capitaine Moussa Sanon, sur le pont Félix Houphouët-Boigny. L'homme était à la fois comme soldat, homme politique, écrivain et sportif de haut niveau. Décédé le mardi 8 août 2023, qui était donc le général Gaston Ouassénan Koné ?
Naissance / Formation scolaire
Gaston Ouassénan Koné est né le 24 avril 1939 à Katiola (nord).
1946 : école privée catholique de l'évêché
1952 : Lycée classique et moderne de Bouaké
Famille
Très peu médiatisée. Son fils est officier supérieur.
Parcours militaire
Gaston Ouassénan Koné débute au Bataillon autonome de Côte d'Ivoire (BACI), à Bouaké.
1959 : Académie militaire interarmes de Cherchell (Algérie)
Après ses études, il sert dans le Constantinois en qualité d'officier de l'armée française.
De nouveau, formation à l'Ecole d'aviation de Dax, puis à l'École des officiers de la gendarmerie nationale de Melun (France).
Retour au pays en 1960, période de l’Indépendance. Ouassénan Koné est sous-lieutenant, et le plus jeune officier de l’armée française.
La Garde Républicaine est alors dirigée par le capitaine Moussa Sanon. Les autres officiers sont :
- Capitaines : Fofana Médiombo, Ouattara Paul Thomas d'Aquin, Ibrahima Coulibaly
- Lieutenants : Oulaï Zahou Gaston, Pehou Martin, Sam Koffi, Sy Ismaïla, Zézé Barouan, Balou Okrou, Sangaré, Tiémoko Fanny
- Sous-Lieutenants : Balou, Zagadou, Kotoclo
- Aspirants : Issouf Koné, Emile Blehouan
6 août 1960, veille de l’Indépendance : le lieutenant Ouassénan Koné rend exceptionnellement de nuit les honneurs militaires au Premier Ministre Félix Houphouët-Boigny (qui sera Président le lendemain, après la proclamation de l’Indépendance), descend le drapeau français à minuit, et dirige la « retraite aux flambeaux ».
La « retraite aux flambeaux » est une tradition qui consistait, pour la population à défiler la nuit, à travers les rues de nos villes, avec des torches enflammées. Abidjan se composait alors d’Adjamé, du Plateau et de Treichville. A Abidjan comme dans les villes de l’intérieur du pays, cette tradition a été respectée pendant plus d’une décennie : après la « retraite aux flambeaux » la nuit, les élèves et les forces vives de la nation défilaient le jour de l’indépendance, et participaient ensuite à des festivités (compétitions sportives, danses traditionnelles, jeux, etc.). Le « concerto de l’indépendance » qui l’a remplacée récemment est rapidement tombée dans les oubliettes.
7 août 1960 : le lieutenant Ouassénan Koné monte, pour la première fois, le drapeau Orange-Blanc-Vert, au moment où Félix Houphouët-Boigny proclame l’Indépendance de la Côte d’Ivoire, et où retentit également pour la première fois l’Abidjanaise, l’hymne national.
1962 : Ouassénan Koné crée la garde présidentielle.
Il est le pilote d’hélicoptère du Président Félix Houphouët-Boigny.
1964 : il est nommé Commandant supérieur de la gendarmerie nationale.
1970 : le lieutenant-colonel Ouassenan Koné dirige les opérations de rétablissement de l'ordre dans la région du Guebié, lorsque les miliciens de l'opposant Kragbé Gnagbé avaient pris d'assaut la sous-préfecture de Gagnoa pour y proclamer leur "république". Arrêté sur un arbre où il s'était refugié, personne ne saura jamais le sort réservé à Kragbé Gnagbé. Accusé par la rumeur publique d'avoir commis un génocide dans le Guébié, le général Ouassenan Koné démentira, à l'accession de Laurent Gbagbo au pouvoir, en mettant quiconque au défi de montrer les fameuses fosses communes.
1977 : le colonel Ouassenan Koné est promu général de brigade, à l’âge de 38 ans.
1979 : il est promu général de division.
2000 : le général Gaston Ouassénan Koné prend sa retraite.
Parcours politique
1974 : le colonel Gaston Ouassénan Koné est nommé Secrétaire d'État à l'Intérieur. Il a 35 ans.
Juillet 1974 : il est nommé Ministre de la Sécurité intérieure.
Plus tard, après avoir quitté le gouvernement, il sera nommé Ambassadeur en Argentine, au Chili et en Uruguay.
1993 : il est nommé, une nouvelle fois, Ministre de la Sécurité, par Henri Konan Bédié, successeur de Félix Houphouët-Boigny.
Le général Ouassénan Koné devient membre du Bureau politique et Vice-Président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) Section du Rassemblement Démocratique Africain (RDA)
2000 : Il est candidat à la Présidence de la République aux élections générales de 2000, mais sa candidature est rejetée par la Cour suprême.
Elu député, il devient président du groupe parlementaire du PDCI.
Parcours sportif
Gaston Ouassénan Koné est aussi l'un des pères du Tae-Kwon-Do ivoirien. Ceinture noire, Me Ouassenan Koné a largement contribué, auprès de Me Kim Young Tae et d'autres nationaux tels que Me Arsène Zirignon, à vulgariser cet art martial coréen en Côte d'Ivoire.
Ecrivain romancier
Passionné de littérature, Gaston Ouassénan Koné a écrit plusieurs romans : "L’homme qui vécut trois vies" (Éditions Saint-Paul, Les classiques africains, 1976) ; "Aller retour" (Éd. Saint-Paul, 1977) ; "L’empire du gouffre" (CEDA, 1990) et "Pauvre petite orpheline" (L’Harmattan, 2010).
Le général Gaston Ouassénan Koné est décédé à l’âge de 84 ans, le mardi 8 août 2023, dans une formation sanitaire au sud d’Abidjan, des suites d'une longue maladie. Repos, guerrier !
Seydou Koné
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