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Renaissance scientifique du continent : L’Académie africaine des sciences trace une nouvelle voie

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Abuja (Nigéria) – La 15e assemblée générale biannuelle de l’Académie africaine des sciences (AAS) s’est tenue à Abuja (Nigéria), du 9 au 12 décembre 2024 sur le thème « Renforcer et faire progresser l’entreprise scientifique de l’Afrique » (Empowering and Advancing Africa's Scientific Enterprise). La rencontre qui a vu la participation d’éminentes voix africaines de la science et de la politique de développement a été suivie d’une conférence scientifique au cours de laquelle, de nombreux appels ont été lancés pour la souveraineté scientifique de l’Afrique et à un investissement renouvelé dans les capacités de recherche du continent.
Dans son discours d’ouverture, Kevin Chika Urama, économiste en chef et vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement, a souligné la richesse du patrimoine scientifique du continent africain. Tout en rappelant les nombreuses réalisations historiques allant de la fabrication des premiers outils aux observations astronomiques, il a déclaré :

« L’Afrique a connu de grands débuts dans le façonnage de la science et de la technologie mondiales (…) Cependant, l’état actuel de la science, de la technologie et de l’innovation en Afrique soulève de nombreuses questions : moins de 1 % de tous les brevets délivrés dans le monde en 2023 concernaient des particuliers ou des entreprises africaines. »

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Autant de choses qui s’expliquent par la marginalisation continue des connaissances et de la voix scientifiques africaines dans le discours mondial, ainsi que le sous-financement persistant des institutions de recherche. En effet, la plupart des pays africains ne parviennent toujours pas à atteindre l’objectif d’investissement de 1 % du PIB dans la recherche et le développement fixé par l’Union africaine.

A ces difficultés s’ajoute l’importante fuite des cerveaux qui occasionne des pertes annuelles d’environ deux milliards de dollars dans le seul secteur de la santé, selon la Fondation Mo Ibrahim.

Au niveau des propositions de solutions, Urama a exploré des stratégies visant à améliorer la productivité et la pertinence de l’entreprise scientifique africaine. Il a proposé de restaurer la confiance dans la science et les scientifiques africains, et d’accélérer les investissements publics et privés dans la recherche et dans les infrastructures scientifiques, afin d’améliorer la productivité factorielle en Afrique.

Parmi les recommandations formulées par le vice-président du Groupe de la BAD, réformer les politiques monétaires et fiscales afin de rendre les investissements scientifiques plus attractifs, réorienter la recherche vers des solutions pratiques aux défis du développement de l’Afrique, mettre à profit la circulation des cerveaux et des partenariats internationaux, et enfin, mobiliser l’épargne et les capitaux nationaux en faveur de la science et de l’innovation.
Selon la présidente de l’AAS, Mme Lise Korsten, les publications scientifiques africaines ont augmenté de 135 % entre 2014 et 2022.

Seydou Koné

À propos de l’Académie africaine des sciences
Fondée en 1985, l’Académie africaine des sciences est la plus grande institution africaine chargée de faire progresser la science, la technologie et l’innovation. L’académie travaille avec les gouvernements et les organisations multilatérales pour relever les défis socio-économiques du continent par le biais de recherches fondées sur des données probantes et de plaidoyer politique.

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