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Kenya : le FIDA lance une initiative cofinancée par l’UE pour stimuler le développement rural grâce aux envois de fonds numériques

FIDA mais IFAD Isaiah Muthui

Rome/Nairobi, le 8 juin 2023 – Au Kenya, le Fonds international de développement agricole (FIDA) des Nations Unies et l’Union européenne (UE) ont dévoilé aujourd’hui deux nouvelles initiatives qui visent à stimuler le développement rural en rendant les services d’envois de fonds numériques plus rapides, plus sûrs et moins onéreux. Cette collaboration a pour objectif de réduire les coûts de transaction, de promouvoir l’inclusion financière dans les zones rurales et de travailler plus étroitement avec les coopératives d’épargne et de crédit.

Dans le cadre du projet de Plateforme pour les envois de fonds, les investissements et l’entrepreneuriat des migrants en Afrique (PRIME Afrique) financé par l’UE, le FIDA a alloué deux dons aux deux grandes institutions du secteur financier du Kenya, la Credit Bank et la Financial Sector Deepening Kenya (FSD Kenya), qui œuvrent dans l’écosystème des envois de fonds. Ces dons visent à autonomiser les populations rurales et à favoriser la croissance économique, et viennent en complément du projet régional actuellement mis en œuvre en collaboration avec MFS Africa.

« Les technologies numériques sont le moteur d’une évolution porteuse de transformations et ouvrent la voie vers la croissance et l’efficience économiques, mais elles ne profitent pas forcément à tous de la même façon. En tant qu’Équipe Europe au Kenya, nous souhaitons donner au pays les moyens de se forger un avenir numérique dans lequel les technologies sont véritablement mises au service de la population. Cette intervention, cofinancée par l’UE dans le cadre de l’initiative PRIME Africa, est un bel exemple de mobilisation des partenaires que sont les coopératives d’épargne et de crédit, le secteur des technologies financières et les banques au service d’une plus grande inclusion financière et d’envois de fonds meilleur marché, conformément à nos engagements pris au titre des objectifs de développement durable », explique Henriette Geiger, Ambassadrice de l’UE au Kenya.

Les fonds envoyés par les travailleurs migrants sont à la fois une bouée de sauvetage et des actifs essentiels pour des millions de familles des pays à revenu faible ou intermédiaire comme le Kenya, qui se heurtent à des facteurs de vulnérabilité tels que les crises liées aux changements climatiques et les récessions économiques. Selon les dernières données de la Banque centrale du Kenya, le pays est le troisième destinataire des envois de fonds en Afrique subsaharienne. Ceux-ci sont une source stable de revenus et un outil de résilience pour les ménages. En 2022, les envois de fonds internationaux en direction du Kenya ont atteint le montant record de 4,02 milliards d’USD, soit 3% du produit intérieur brut du pays.

« Nous sommes déterminés à promouvoir un transfert plus rapide, plus sûr et plus abordable des fonds. Les envois de fonds numériques sont cruciaux pour favoriser l’inclusion financière et permettent aux migrants et aux diasporas de pleinement contribuer au développement durable de leur pays d’origine », précise Pedro de Vasconcelos, responsable du Mécanisme de financement du FIDA pour l’envoi de fonds.

En 2021, près de 80% des Kenyans possédaient un compte bancaire sur téléphone mobile, selon un rapport publié par FSD Kenya. Les comptes sur téléphone mobile et les services financiers numériques ont fait grimper le taux d’inclusion financière du pays, qui atteint 84%, soit l’un des plus élevés d’Afrique. Toutefois, 30% des envois de fonds internationaux sont encore payés en espèces et la plupart des envois de fonds par téléphonie mobile sont immédiatement retirés en espèces. Il est essentiel d’améliorer les services d’intermédiation financière des revenus des migrants à l’étranger pour leur permettre d’investir dans leur pays d’origine, de créer de la richesse et d’élaborer une stratégie de retour au pays.

L’incidence des fonds envoyés par les travailleurs migrants sur les zones rurales kenyanes est limitée par les coûts de transfert élevés, l’insuffisance de l’inclusion financière et de la dématérialisation, le nombre restreint de données disponibles et le peu de coopératives d’épargne et de crédit qui proposent ces services. Pour y remédier, la Credit Bank prévoit d’intégrer les coopératives d’épargne et de crédit parmi ses succursales, afin que leurs membres puissent accéder aux services d’envoi de fonds internationaux. Elle prévoit également de proposer aux habitants des zones rurales des formations financières sur mesure afin qu’ils maîtrisent la budgétisation, les outils financiers, les paiements, les envois de fonds et l’épargne. Les destinataires d’envois de fonds qui n’ont pas de compte bancaire pourront en ouvrir un sous sa forme la plus simple à la Credit Bank, ce qui facilitera la constitution d’une épargne.

FSD Kenya, en collaboration avec l’Autorité de réglementation des coopératives d’épargne et de crédit (SASRA), mènera des recherches approfondies pour évaluer la capacité desdites coopératives de répondre aux besoins des utilisateurs ruraux au Kenya. Les conclusions de cette étude seront essentielles pour élaborer des politiques publiques et trouver des modèles innovants permettant aux coopératives d’épargne et de crédit et à leurs partenaires financiers, comme les banques et les entreprises du secteur des technologies financières, de faciliter l’accès de leurs membres ruraux aux envois de fonds numériques. Ces travaux s’inscrivent dans la droite ligne de l’objectif de développement durable no 10c, qui consiste à ramener le coût des envois de fonds en dessous du seuil des 3% d’ici à 2030, et des objectifs nos 19 et 20 du Pacte mondial sur les migrations.

Avec FIDA

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