Cacaoculture: Le CNS et le Conseil du Café-Cacao luttent pour réduire le travail des enfants
Le Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS), en partenariat avec le Conseil du café-cacao, a lancé un atelier du 30 juillet au 1er août 2024 visant à renforcer les capacités techniques des acteurs nationaux impliqués dans la lutte contre le travail des enfants dans la production du cacao. La cérémonie d'ouverture de cet important atelier s'est déroulée ce jour dans un complexe hôtelier à Grand-Bassam.
L'objectif principal de cet atelier est de répondre aux exigences des règlements de l'Union européenne sur la durabilité des chaînes d'approvisionnement des matières premières.
La Directrice de cabinet de la Première dame et Secrétaire exécutive du CNS a présenté l’importance pour la Côte d’Ivoire d’apporter une réponse aux exigences des règlements de l'UE sur la durabilité des chaînes d'approvisionnement des matières premières. En effet, Yao Patricia Sylvie a présenté l’importance de la culture du cacao dans l’économie ivoirienne. Selon elle, ce sont plus d’un million d’hommes et de femmes qui cultivent le cacao à travers le pays et plus de six millions de personnes qui tirent directement leurs ressources vitales de la culture du cacao, soit environ 20% de la population ivoirienne. Par ailleurs, la Côte d’Ivoire fournit à elle seule plus de 44% de la production mondiale de cacao, selon les données de l’Icco pour l’année cacaoyère 2022/2023, devant le Ghana qui en a produit 14% de l’offre mondiale et l’Equateur 9%. 67% du cacao ivoirien est exporté vers les pays de l’Union européenne et 14% vers les Etats-Unis d’Amérique. «Cette place prépondérante du cacao dans l’économie nationale de notre pays, implique que toute mesure visant à interdire l’importation de ce produit sur le marché européen et américain, aurait des conséquences désastreuses sur la vie de nos parents producteurs et leurs familles déjà vulnérables du fait de leurs faibles revenus et de leur faible capacité de résilience face aux chocs économiques. Pourtant, force est de constater que depuis de nombreuses années, la Côte d’Ivoire est confrontée à des menaces récurrentes d’embargo sur son cacao, au motif que des enfants seraient impliqués dans le travail des enfants dans la production du cacao», a déclaré Madame Yao. Aussi, les efforts fournis par la Côte d’Ivoire ont permis de faire reculer le phénomène. «Grâce à tous ces efforts, le taux de prévalence nationale du travail des enfants est en baisse depuis 2012. En effet, il est passé de 39% en 2012, à 31,3% en 2016 et à 21,6% en 2021, selon la comparaison des données des enquêtes à indicateurs multiples de 2012 et 2016, et de l’enquête démographique et de santé de 2021. Dans le secteur spécifique du cacao, selon l’étude 2019 de NORC de l’Université de Chicago, cette baisse est de l’ordre de 32% dans les communautés où des actions de remédiation ont été réalisées», a révélé Madame Yao Patricia Sylvie. Cependant, en dépit de ces efforts, des menaces continuent de planer sur le pays. En effet, la menace de sanction et de restriction du cacao ivoirien sont devenues de plus en plus préoccupantes avec les règlements de l’Union Européenne, visant à interdire sur le marché de l’Union, les produits issus de la déforestation et du travail forcé. Selon la Secrétaire exécutive du CNS, il s’agit entre autres, du règlement (UE) 2023/1115 du Parlement européen et du Conseil du 31 mai 2023, relatif à l’importation sur le marché de l’Union Européenne des produits associés à la déforestation et à la dégradation des forêts, de la directive du Parlement européen et du Conseil sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité, ainsi que du projet de règlement relatif à l’interdiction des produits issus du travail forcé sur les marchés de l’Union européenne. Aussi, pour elle, l’enjeu de cet atelier est de ne plus subir ces menaces d’embargo et d’interdiction du cacao, mais de les prévenir et de les anticiper, voire de les annihiler en mettant en place des mécanismes robustes opérationnels et fiables en vue de prévenir et éliminer le travail des enfants de la chaîne d’approvisionnement du cacao dans le pays.
Aubin Tapé Gnoleba, Directeur de cabinet, représentant le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, et Président du Comité interministériel de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CIM), a rappelé également l’importance de cet atelier.
Youssouf N’Diori, Directeur pays de la Fondation mondiale du cacao (WCF) a soutenu que cet atelier représente un espoir pour aboutir à une synergie des efforts des acteurs nationaux dans le cadre de la remédiation du travail des enfants dans la chaîne de production du cacao.
Notons que cet atelier s'inscrit dans le cadre des efforts continus du gouvernement ivoirien et de ses partenaires pour lutter contre le travail des enfants et promouvoir des pratiques agricoles durables et éthiques dans la chaîne de valeur du cacao.
Avec Sercom Première dame
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