RDC : La Banque mondiale approuve une aide de 900 millions de dollars à l’appui de réformes de gouvernance cruciales et en faveur de l'apprentissage et de l'autonomisation des filles
Photo: Albert Zeufack, le Camerounais, directeur des opérations de la Banque mondiale pour l’Angola, le Burundi, la RDC et Sao Tomé et Principe
Washington, le 29 mars 2023 — Dans le cadre de l'engagement renforcé de la Banque mondiale en République démocratique du Congo (RDC), le Conseil des administrateurs a approuvé hier une opération à l’appui des politiques de développement (DPO) de 500 millions de dollars, axée sur des réformes fondamentales de gouvernance économique, ainsi qu’un financement de 400 millions de dollars au titre du Projet d'apprentissage et d’autonomisation des filles qui vise à améliorer la qualité et l'accès aux établissements d’enseignement secondaire en RDC en s'attachant tout particulièrement à favoriser la poursuite des études chez les adolescentes. Les deux projets sont financés par l'Association internationale de développement (*IDA).
L’opération portant sur les Réformes fondamentales de gouvernance économique, deuxième d’une série de deux DPO, soutient le programme de réforme du gouvernement, en ciblant les principaux problèmes de gouvernance dans le domaine des finances publiques, de la libéralisation des marchés et de la gestion des industries forestières et extractives, dans le but plus général de stimuler une croissance et un développement verts, résilients et inclusifs. Il s’agit en effet de soutenir des mesures qui conduiront à une transparence accrue comme condition préalable au renforcement de la responsabilisation et de la capacité du gouvernement à gérer durablement les abondantes ressources naturelles de la RDC, y compris ses forêts, qui représentent un puits de carbone d'importance mondiale.
« L'approbation en juin 2022 de la première opération d’appui budgétaire en RDC depuis 2005 a représenté un tournant dans les relations entre ce pays et la Banque mondiale. Cette deuxième opération est la reconnaissance de l'ambitieux programme de réformes mis en œuvre par les autorités congolaises malgré un environnement difficile, affirme Albert Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la République démocratique du Congo, le Burundi, l'Angola et Sao Tomé-et-Principe. À l'avenir, la Banque mondiale continuera de mettre l'accent sur la mise en œuvre des réformes de sorte que les résultats attendus de ces deux opérations soient atteints et bénéficient aux 100 millions d'habitants du pays. »
S'appuyant sur l'adoption de réformes structurelles attendues de longue date et soutenues dans le cadre de la première DPO, cette deuxième opération vise à approfondir et à élargir les réformes par la mise en place de fonctions essentielles de trésorerie et de comptabilité ; le renforcement des procédures de passation des marchés publics ; l'expansion de la numérisation des recettes fiscales ; la mise en œuvre de la loi de 2020 sur les télécommunications; la nomination de dirigeants recrutés selon un processus de sélection dans les entreprises publiques d'eau et d'électricité ainsi que pour le Fonds routier national ; le renforcement de la surveillance et de la transparence au sein du Fonds minier pour les générations futures ; l'approbation de procédures pour la vente/le transfert d'actifs miniers d'entreprises publiques ; et la réalisation d'étapes clés en vue de l'achèvement d'un examen des concessions forestières existantes.
Le Projet d'apprentissage et d'autonomisation des filles établira les bases d'un environnement d'apprentissage performant dans les établissements d'enseignement secondaire et encouragera les connaissances, les compétences et les changements de comportement nécessaires pour rendre l'enseignement plus efficace et les établissements scolaires sûrs, ouverts à tous et exempts d'exploitation et d'abus sexuels. Le projet prévoit également de dispenser des cours d’éducation à la santé sexuelle et reproductive et à la gestion de la santé menstruelle.
« Dans le contexte de la politique de gratuité de l'enseignement primaire, mise en œuvre depuis 2019, ce projet pourra permettre d'obtenir des résultats durables en ce qui concerne la scolarité des adolescentes en RDC. En soutenant l'apprentissage et l'autonomisation des filles dans les provinces du pays où leur scolarisation dans le secondaire est la plus faible, le projet permettra à une population particulièrement vulnérable d'accéder à des services d'enseignement secondaire de qualité. Ces investissements dans le capital humain seront essentiels pour stimuler la croissance et améliorer le bien-être du pays », indique Hamoud Abdel Wedoud Kamil, spécialiste principal de l’éducation à la Banque mondiale pour la République démocratique du Congo.
La Banque mondiale fait partie des premières organisations à avoir soutenu l'ambitieuse politique de gratuité de l'enseignement primaire adoptée et mise en œuvre par le gouvernement congolais. Le nombre d’enfants scolarisés dans les écoles primaires publiques en 2021-22 a ainsi augmenté de plus de 3,6 millions par rapport à 2017-18. Ce nouvel appui de la Banque mondiale à l'enseignement secondaire s'inscrit dans le prolongement du soutien à grande échelle déjà apporté au secteur de l'enseignement primaire et rejoint l'objectif du gouvernement visant à renforcer l'enseignement secondaire général, technique et professionnel.
*L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA est l’une des principales sources d’aide pour les 74 pays les plus pauvres du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,3 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a mobilisé 496 milliards de dollars en direction de 114 pays. Sur les exercices 2020-22, le volume moyen de ses engagements annuels s’établit autour de 34,7 milliards de dollars, dont 70 % sont destinés à l’Afrique. Pour en savoir plus
COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° : 2023/061/AFE
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