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La Banque africaine de développement organise une formation de renforcement des capacités en gestion de la dette publique pour 45 pays

afdb adesina


Le Groupe de la Banque africaine de développement a dispensé une formation sur la déclaration, la gestion et la viabilité de la dette en Afrique à des experts du secteur financier provenant de plusieurs pays membres.

Cette formation, la cinquième du genre, s’inscrit dans une série organisée trimestriellement par l’Académie de gestion des finances publiques de l’Institut africain de développement afin de renforcer les compétences en leadership et les capacités techniques des gestionnaires des finances publiques. Environ 110 participants de 45 pays africains ont suivi la formation qui s’est déroulée du 27 au 30 mars 2023.

Les participants ont exprimé leur satisfaction à l’égard de la formation.

Stephen K. Moore, directeur‑adjoint du budget à la Banque centrale du Libéria, a déclaré : « La formation sur la gestion de la dette a été pertinente dans la mesure où elle m’a permis de mieux appréhender l’efficacité de l’allocation budgétaire et les contrôles des engagements de dépenses, la réduction des arriérés de dépenses, la réduction des retards administratifs dans le traitement des paiements et la diminution des risques de report délibéré des paiements et de dépassement de la ligne budgétaire ».

Il a ajouté que la formation était essentielle. « Le Libéria et de nombreux autres pays africains sont confrontés à d’importants défis dans la gestion desniveaux élevés de dette extérieure avec une expertise limitée, ce qui les expose à une grande vulnérabilité et au surendettement », a-t-il déclaré.

Warona Seile, responsable des finances pour les recettes au Botswana United Revenue Service, a déclaré que la formation arrivait à point nommé alors que les pays africains se remettent de la pandémie de Covid-19, qui a épuisé leurs finances publiques.

« Le programme de gestion de la dette a permis de mettre en évidence certaines techniques importantes qui doivent être suivies et utilisées lorsqu’un pays a l’intention de contracter des dettes, que ce soit au niveau local ou international, sachant que chaque type de dette comporte des risques et que les avantages publics à long terme devraient toujours être supérieurs aux risques encourus », a-t-elle déclaré.

Le financement par l’emprunt, principalement utilisé pour les grands projets d’infrastructure, requiert des compétences et une gestion spécifiques.

Abdoulaye Coulibaly, directeur de la Gouvernance et de la gestion financière de la Banque africaine de développement, a déclaré que les pays africains continuaient à faire face aux défis liés à la faiblesse des recettes fiscales, aux flux financiers illicites et aux faibles capacités de gestion des finances publiques, en particulier de la gestion de la dette publique.

« Ces défis ont été exacerbés par la pandémie de Covid-19, les changements climatiques, ainsi que les pressions financières émanant des conflits et de l’insécurité, qui affectent la capacité des pays à répondre à leurs aspirations en matière de développement et à réduire la pauvreté », a déclaré M. Coulibaly. Il s’exprimait au nom du professeur Kevin Urama, économiste en chef et vice-président chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances de la Banque africaine de développement.

Il a déclaré qu’en dépit de l’augmentation des niveaux d’endettement, les gouvernements africains ont besoin de financements supplémentaires à hauteur de 432 milliards de dollars pour faire face aux impacts socio-économiques de la pandémie de Covid-19 et soutenir la reprise en 2022 et 2023. En conséquence, la dette souveraine devrait rester élevée sur le continent, à environ 65 % en 2023 et 2024.

M. Coulibaly a déclaré que ces défis appellent à une meilleure capacité de gestion de la dette et à la prudence en matière de finances publiques, tout en intensifiant les efforts de mobilisation de recettes supplémentaires.

La dette publique actuelle de l’Afrique est estimée à 546 milliards de dollars, ce qui représente environ un quart du PIB du continent et excède le montant des recettes annuelles combinées des gouvernements, qui s’élève à 501 milliards de dollars. Selon les données de la Banque, la dette publique brute du continent en pourcentage du PIB a presque doublé entre 2010 et 2020, passant de 36 % à 70 %.

Source : AfDB
Photo d'archives : Le président de la Banque africaine de développement, M. Akinwumi Adesina, s’adressant aux partenaires lors d’une réunion en Zambie, en juillet 2023

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