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Côte d'Ivoire / Elections 2025 : Ouattara surfe sur les incohérences de l’opposition et de la presse internationale

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Photo : Le président Alassane Ouattara et le président de l'OCDE à Abidjan


Dans sa livraison n° 984 du 07 mai 2025, le magazine français Challenges signe, page 52, un chapô surprenant : « A quelques mois du scrutin présidentiel, le chef d’Etat, Alassane Ouattara, a fait radier des listes électorales son principal opposant, Tidjane Thiam. Le retour de l’instabilité menace le pays, locomotive économique de la zone ».

En remplaçant Alassane Ouattara par Emmanuel Macron, et Tidjane Thiam par Marine Le Pen, cela donne exactement ceci : « A quelques mois du scrutin présidentiel, le chef d’Etat, Emmanuel Macron, a fait radier des listes électorales son principal opposant, Marine Le Pen. Le retour de l’instabilité menace le pays, locomotive économique de la zone ».

La stabilité politique de la France et de la Côte d’Ivoire étant équivalentes, on peut en conclure qu’il ne s’agit que d’une petite vague sur laquelle surfe aisément le gouvernement ivoirien.

Il s'agit juste d'une disposition de la Constitution ivoirienne qui s'applique à tous les candidats à l'élection présidentielle depuis 1990, année du retour au multipartisme. Dans cette Constitution révisée plusieurs fois entre temps, il est exigé du candidat de jouir de tous ses droits civiques. En clair, celui qui aspire à diriger notre pays doit être Ivoirien, il doit avoir passé le plus clair de son temps dans notre pays ces dernières années, y avoir des intérêts, et sa candidature doit être portée par une frange de la population. Cette dernière condition soutenue par la CEI veut en effet, que le candidat fournisse la preuve de son soutien par au moins une minorité de la population résidant aux quatre coins du territoire national. Ceci, pour éviter la résurgence du tribalisme et du régionalisme.

Alassane Ouattara n'y est pour rien

C'est au sein du PDCI, son propre parti, qu'on reproche à Tidiane Thiam d'avoir été absent du pays ces 23 dernières années, et de n'avoir pas payé ses cotisations. Ce sont des militants de son parti qui ont contesté son élection en interne en soutenant qu'il n'était pas éligible à la tête du parti parce qu'il avait la nationalité française. La Côte d’Ivoire ne reconnaissant pas la double nationalité, il a du coup été rayé de la liste électorale.

En Côte d’Ivoire, l’opposition choisit de discuter du sexe des anges au lieu de préparer les élections. Des années durant, la Commission électorale indépendante a largement communiqué sur ses activités : inscription des nouveaux majeurs, révision puis affichage de la liste électorale, etc. Au lieu d’ameuter ses troupes, l’opposition a perdu ce précieux temps à faire de la rhétorique et à s’essouffler dans des débats infructueux. Résultat : les agents de la CEI se sont tournés les pouces dans les centres ouverts pour recueillir les observations.

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L’opposition ivoirienne a ses raisons que la raison ignore

C’est lorsque le pays s’engage dans la dernière ligne droite avant les élections, que la fameuse opposition sort de sa torpeur pour « réclamer » la dissolution de la CEI, la révision de la liste électorale, et plus grave, l’intervention du chef de l’Etat pour tripoter la Constitution et donner des instructions à cette même justice qu’elle veut libre.

Si Ouattara faisait ce qu’ils demandent, ils seraient les premiers à brandir cela comme preuve ultime pour affirmer que la Justice ivoirienne est aux ordres, et, que la CEI n’est pas indépendante et qu’elle doit être dissoute. Sa recomposition prendrait des années qui seraient encore présentées par la même opposition comme la volonté de Ouattara de se maintenir au pouvoir sans élections. Bref, le chat qui se mord la queue veut entraîner tout le monde dans son cirque.

Est-ce la faute au pouvoir d’Abidjan si les lumières qui entourent Tidjane Thiam n’ont jamais pris le temps de lire la loi fondamentale de la république ? Ce qui, d’ailleurs, ne le dédouane pas lui-même pour autant, puisqu’il n’aurait pas dû négliger les autres matières pour ne se concentrer que sur celles relatives à la banque pendant son cursus.

La Côte d’Ivoire poursuivra tranquillement son développement

Quant aux repris de justice, ils savent très bien qu’ils ne font que du boucan pour amuser la galerie. Malgré ses faiblesses, la Côte d’Ivoire est trop mûre pour retomber dans les erreurs de jeunesse.

Le grand gagnant dans cette histoire est bien le président Alassane Ouattara qui doit bien s’ennuyer dans sa tour d’ivoire, lui qui est tellement habitué à relever les grands défis, et qui ne se voit offrir à manger que du menu fretin.

Comme dirait l’autre, « S’il n’y a pas d’opposition, on peut continuer encore un peu avec l’équipe qui gagne, non ? » Ce n’est pas pour nous. En fait, le pays doit se développer…

Seydou Koné

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Activités du Président Alassane Ouattara

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