Kenya: Le chef des armées tué dans un crash d'hélicoptère
Crash mortel au Kenya. Le chef des armées du pays, le général Francis Omondi Ogolla, et neuf autres responsables militaires ont été tués, jeudi 18 avril, dans le crash d'un hélicoptère dans l'ouest du pays, a annoncé le président William Ruto.
"Aujourd'hui à 14 h 20 (11 h 20 GMT), notre nation a vécu un tragique accident aérien dans la région de Sindar (...) dans le comté d'Elgeyo-Marakwet. Je suis profondément attristé d'annoncer le décès du général Francis Omondi Ogolla, chef des Forces de défense kényanes", a déclaré le chef de l'État kényan à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité qu'il avait convoquée en urgence.
"Avec lui, lors de l'accident, se trouvaient onze autres vaillants militaires, neuf qui sont également décédés avec lui et deux survivants", a-t-il ajouté.
Ces responsables militaires étaient en déplacement dans cette région située à 400 km de Nairobi, notamment pour "rendre visite aux troupes déployées dans le Rift Nord dans le cadre de l'opération Maliza Uhalifu ('mettre fin à la criminalité', en swahili)" destinée à combattre les groupes de bandits qui y sèment la terreur, a-t-il précisé.
L'accident a eu lieu alors qu'ils partaient inspecter les travaux de construction d'un centre de formation de recrues dans le comté voisin de Uasin Gishu. "Malheureusement, l'appareil s'est écrasé peu après le décollage", a déclaré William Ruto.
Le chef de l'État a annoncé trois jours de deuil à partir de vendredi. Les corps des victimes, drapés dans des drapeaux kényans, ont été ramenés jeudi en fin de journée à Nairobi à bord d'un avion de l'armée de l'air, selon des images diffusées par la présidence.
L'armée de l'air a dépêché une équipe d'enquêteurs pour établir les causes de l'accident.
Selon le président Ruto, les hauts gradés étaient à bord d'un hélicoptère Bell UH-1B, surnommé "Huey", un appareil développé dans les années 1950 et largement utilisé par l'armée américaine pendant la guerre du Vietnam.
Des médias kényans ont indiqué qu'il s'agissait du cinquième accident d'hélicoptère militaire en 12 mois, les appareils étant souvent vieux et mal entretenus. En juin 2021, au moins dix soldats ont été tués lorsque leur hélicoptère s'est écrasé au cours d'un exercice d'entraînement au sud de Nairobi.
"Un éminent général quatre étoiles est tombé dans l'exercice de ses fonctions et au service du pays", a souligné William Ruto.
Âgé de 61 ans, Francis Omondi Ogolla avait été nommé à la tête des armées par le président Ruto le 29 avril 2023.
Selon le règlement militaire kényan, le chef de la défense prend normalement sa retraite à 62 ans ou après quatre ans de service, en fonction de l'événement qui survient en premier.
Quelques semaines plus tard, le président kényan avait défendu son choix, répondant à ceux qui, y compris dans son cercle proche, accusaient Francis Omondi Ogolla d'avoir tenté d'empêcher sa victoire à la présidentielle d'août 2022.
Le président de la commission électorale (IEBC) Wafula Chebukati avait affirmé que celui qui était alors n°2 des armées faisait partie d'un groupe de personnes lui ayant demandé de ne pas déclarer William Ruto vainqueur face à Raila Odinga.
"Quand j'ai regardé son CV, il était la meilleure personne pour être un général", a déclaré à la presse William Ruto.
Passé par l'École militaire de Paris et le National Defence College of Kenya, il avait commencé sa carrière en avril 1984 dans l'armée de l'air, selon le site du ministère kényan de la Défense. Marié et père de deux enfants, il avait un petit-enfant.
L'ancien président Uhuru Kenyatta a salué dans un communiqué "non seulement un chef militaire accompli, mais aussi un patriote dévoué qui a consacré sa vie à servir et à protéger (le) pays".
Des messages de condoléances ont également été envoyés, entre autres, par l'Union africaine, le groupement régional d'Afrique de l'Est (Igad) et les ambassades des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Union européenne au Kenya.
"Cette perte n'est pas seulement ressentie par le Kenya, mais aussi par toute la région", a déclaré sur X le secrétaire général de l'Igad, Workneh Gebeyehu.
Avec AFP
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