Guerre au Moyen-Orient : Le parcours du combattant des missiles iraniens lancés sur Israël
Photo : missile hypersonique iranien en train d'être déployé
Dans la guerre qu'ils se livrent depuis quelques jours, malgré qu'ils n'aient aucune frontière commune, les Israéliens circulent tranquillement tandis que les Iraniens font face à une coalition internationale. En effet, les avions de guerre de Tsahal sont guidés et fournis en renseignements par les forces occidentales qui veillent au respect de l’embargo sur l’Iran. A l’inverse, les drones, missiles et autres missiles balistiques iraniens doivent passer à travers les systèmes de défense les plus puissants et les plus avancés au monde pour pouvoir atteindre leurs cibles en Israël.
Toutefois, le résultat de la course n’est pas ce à quoi l’on aurait pu s’attendre. Même si les dés sont pipés, la partie ne semble pas gagnée d'avance.
Photos : des blessés après une frappe sur Téhéran
Des décennies d’embargo ont endurci l’Iran
Affaibli par des décennies de sanctions économiques, d'embargo sur les armes, l’Iran est paradoxalement devenu plus fort. Pour frapper en plein cœur d’Israël, ses missiles doivent d'abord éviter les forces américaines stationnées en Irak et sur les porte-avions et autres destroyers lance-missiles de pointe patrouillant dans le Golfe persique. Passé ce premier barrage, ils doivent passer entre les mailles des filets tendus par l'aviation jordanienne, pays arabe où sont encore stationnés des américains. Plus loin, se trouvent ensuite les avions de chasse Typhoon et F-35 de la Royal Air Force britannique, basée à Chypre. C’est alors qu’ils affrontent les tirs de barrage israéliens: les systèmes Arrow-3 capables d'intercepter un missile à 2000 km, Arrow-2 dont le champ d'action va jusqu'à 1500 km, et la Fronde de David qui peut frapper jusqu'à 300 km.
Enfin, c'est après avoir réussi avec brio cet examen de passage que le vecteur aérien iranien négocie avec le fameux Dôme de fer dont le rayon d'action est de 4 à 70 km. Ce système qui est présenté comme le plus sophistiqué au monde, s’affole pourtant lorsqu’il doit gérer des dizaines de cibles en même temps. Or, l’Iran distrait toujours ses adversaires avec des drones kamikazes avant de frapper.
Photo : les restes d'une base aérienne israélienne
Provoquer à tout prix la 3ème guerre mondiale
Israël cherche à briser la chaîne de commandement militaire iranienne et à freiner son développement économique. C’est ainsi que, pour déclencher cette guerre, les premières attaques avaient pour objectifs de tuer les grands commandants de l’armée, ainsi que les universitaires spécialisés en énergie nucléaire. Même le président iranien est sur la liste des gens à tuer. Différents points stratégiques dont les centrales nucléaires ont été bombardées en Iran, au risque de provoquer une catastrophe humanitaire. Mais fort heureusement pour la population, les bombes utilisées sont trop faibles pour atteindre des dispositifs enfouis plusieurs dizaines de mètres dans le sol, sous les montagnes. C’est ainsi que le patron de l'AIEA, l’agence internationale de l'énergie atomique a déclaré hier, que l’usine d'enrichissement d'uranium de Fordo, situé dans le district de Kahak, province de Qom n'avait pas été inquiétée, à l’instar des autres.
Tout comme le jeûne musulman renforce l’organisme au lieu de l’affaiblir, l’embargo imposé au pays des Ayatollahs n’a fait que l’endurcir. Le pays s’est préparé pour une guerre contre le bloc Occidental, convaincu qu’il finira rapidement de détruire Israël. En effet, tout comme la Russie qui, dans sa guerre contre l’Ukraine et la coalition internationale qui l’arme, se réserve en vue de pouvoir faire face à une invasion américaine, l’Iran n'utiliserait pour l'instant que ses anciens stocks de bombes, et de temps à autre, quelques missiles hypersoniques Qassem ou Fattah2. Enfin, tout comme l’Ukraine qui ne communique que quelques blessés légers devant chaque frappe de missile russe alors qu’il est dévasté de part en part, Israël n’a déclaré à ce jour qu’une petite dizaine de morts contre des centaines pour l’Iran.
Photo: des pilotes israéliens faits prisonniers en Iran
Internet comme un média indépendant
Dans les faits, les images de cet affrontement sont horribles. Un spectacle qui rappelle étrangement ce que ce pays infligeait à Gaza, juste avant de s’en prendre à l’Iran. L’armée israélienne arrive à faire des dégâts en Iran, notamment à Téhéran et à Tabriz, mais ni elle, ni ses alliés ne peuvent empêcher les missiles hypersoniques iraniens de pleuvoir par dizaines chaque jour sur toutes les régions d’Israël. Sur les réseaux sociaux et malgré la censure, des images et des vidéos circulent, montrant l’impressionnant impact des frappes sur Tel-Aviv, Jérusalem, le port de Haïfa, son terminal pétrolier, ses usines et sa centrale électrique. Même la base aérienne de Nevatim, plus connue sous le nom de « base aérienne 28 », située à 15 km à l'est-sud-est de Beer-Sheva, près du moshav de Nevatim dans le désert du Néguev, et où se trouvent les chasseurs furtifs F-32 a été frappée...
Photo : Tel-Aviv sous les bombes israéliennes
Sur le terrain, malgré les discours guerriers, et à l’instar du premier ministre Benyamin Netanyahou qui s’est empressé de faire décoller son avion avant l’arrivée des premiers missiles iraniens, les populations israéliennes se bousculent dans les aéroports où des ponts aériens sont mis en place pour les évacuer vers Chypre et bientôt vers les USA.
Seydou Koné
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