Coopération : près de 5 milliards CFA de l’Union européenne pour faciliter des élections « apaisées » en Côte d'Ivoire
Abidjan - L'Union européenne va débloquer près de 5 milliards de francs CFA (7 millions d'euros) pour encourager la Côte d’Ivoire à poursuivre son développement dans la paix. C’est l’annonce faite ce jeudi par l'ambassadrice de l'UE en Côte d'Ivoire, Francesca di Mauro. Il s’agit de mettre en oeuvre un programme sensé accompagner la Côte d'Ivoire jusqu’au terme de scrutins « crédibles, apaisés et participatifs ».
Intitulé « Tous engagés. Elections sans gbangban », le plan de l’UE s'adresse surtout à la jeunesse à qui il emprunte son langage. A leur endroit, il doit financer la conception et la diffusion de contenus civiques éducatifs portant sur l'importance de la participation démocratique. Or, après révision, la liste électorale provisoire de la CEI compte à ce jour 9 millions d'électeurs sur 29 millions d'habitants dont plus de la moitié est justement jeune.
Il s’agira donc de conditionner la population, de déployer 700 observateurs de la société civile pour la présidentielle du 25 octobre 2025 et les législatives de 2026, et d'appuyer les institutions chargées d'organiser les scrutins, à savoir la Commission électorale indépendante (CEI) et le Conseil constitutionnel.
En effet, la décision de lancer une telle activité à sept mois de l’élection présidentielle n’est pas fortuite, car notre pays a connu dans un passé récent, plusieurs crises sociopolitiques liées aux élections. La crise post-électorale de 2010-2011 avait fait au moins 3 000 morts, et tous ceux qui l’avaient provoquée avaient ensuite pris le chemin de l’exil, avant de revenir poursuivre le même travail de sabordage, de sorte que la dernière présidentielle, en 2020, avait encore fait couler le sang d’au moins 85 personnes. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle une quinzaine de « localités à risque » identifiées à travers le pays seront particulièrement traitées au kärcher avant le début des joutes.
Répondant aux insinuations d’ingérence dans les affaires ivoiriennes, Francesca di Mauro a déclaré à la presse : « L'un des objectifs, c'est de renforcer la confiance de la population dans le système électoral. L'UE n'a ni la vocation, ni la volonté de se substituer aux autorités ivoiriennes, ni d'influer sur le processus ou les résultats. Elle soutient une seule candidate : la cohésion sociale ».
S’exprimant au nom de la CEI, Sourou Koné, son premier vice-président a, de son côté, réitéré son souhait que le partenariat entre la Côte d'Ivoire et l'UE aboutisse effectivement à des élections « réussies c'est-à-dire transparentes et apaisées ».
Sur le terrain, l’opposition a déjà embouché son arme favorite : le tribalisme, l’ethnocentrisme et la xénophobie. Tout en enflammant les réseaux sociaux pour essayer de manipuler l’opinion publique, elle essaie de faire passer l’inéligibilité de l’ancien président Laurent Gbagbo (2000-2011) pour un empêchement politique. Alors que ce dernier a été condamné à une peine de prison qui l'empêche d'être inscrit sur les listes électorales. A titre de comparaison, comme si l’épée qui plane actuellement sur la tête de Marine Lepen, en France, devrait systématiquement être annulée pour qu’elle doit obligatoirement candidate à la présidentielle !
C’est en Europe qu’on peut voir des hommes et des femmes politiques comme Manuel Valls être premier ministre en France, aller ensuite briguer les municipales en Espagne, et revenir tranquillement dans le gouvernement français. Ou encore, comme Anne Hidalgo, naître en Espagne, avoir la double nationalité et être maire de Paris (où elle a engendré un plan de circulation digne de l’épopée gréco-romaine…).
Les plans de circulation sont logiques en Côte d’Ivoire, mais la population est envoûtée par des agitateurs professionnels appelés influenceurs qui appellent à la haine tribale et religieuse, et qui vivent presque tous… en Occident !
Seydou Koné
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