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Bon à savoir: Mohamed Diawara, l'un des pères du miracle ivoirien des années 1970

 Diawara

Il y a 20 ans, Mohamed Tiécoura Diawara s’éteignait à l’âge de 76 ans. Il était devenu célèbre tant par ses activités ministérielles en Côte d'Ivoire, mais surtout parce qu'il avait été emprisonné à Ouagadougou à la suite du scandale financier de la défunte CEAO (Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest) et parce qu'il avait épousé, en secondes noces, la femme du 1er Président de la Guinée Bissau, Lucette Cabral.

Originaire de Dori, au Burkina, Mohamed Diawara est issu d'une famille dont le père, instituteur, a enseigné dans les villes de l’ouest de la Côte d’Ivoire. Avant l’obtention de son bac à Dakar, il fréquente à l’école normale de Dabou avec d’autres élèves qui seront plus tard ses collègues au gouvernement, Ange François Barry Battesti , Kaul Méledje, Attobra , Dikebie , Paul Gui Dibo et Henri Konan Bédié.

En France, il décroche la licence des sciences mathématiques, le diplôme de l’Institut de Statistique de l’Université de Paris, et celui de l’institut du développement économique de la BIRD.

Administrateur des services financiers, il fait partie des premiers cadres recrutés en 1957 par le premier gouvernement ivoirien. Au ministère du Plan, Il occupe le poste de conseiller technique puis en 1961, il est nommé directeur de cabinet. Il poursuit son ascension vers les sommets : administrateur général du Plan, gouverneur de la BIDI, ( Banque ivoirienne de développement industriel), directeur de la planification et, le 21 janvier 1966, ministre délégué au Plan, puis, à compter du 23 septembre 1968, ministre du Plan.

Durant les onze années passées dans ce département, il élabore trois plans dont les objectifs principaux étaient assurer l’indépendance économique de la Côte d'Ivoire et assurer le bien-être des Ivoiriens. En 1977, Mohamed Diawara, l’un des ministres les plus en vue du régime, considéré alors comme l’un des principaux artisans du « miracle » économique ivoirien est éjecté brutalement du gouvernement.

Utilisant son réseau relationnel, Diawara se reconvertit dans les affaires, crée, avec d’autres, la Bank of Africa, contribue à la naissance d’Ecobank, propose ses services en tant que consultant à plusieurs gouvernements africains.

Puis c’est la descente aux enfers. Le 28 octobre 1984 à Bamako, il est arrêté et reconnu coupable d’escroquerie, dans une affaire de détournement de plus de 6,5 milliards de francs CFA au préjudice de la CEAO, condamné à quinze ans de prison, il bénéficie en 1991 d’un allègement de sa peine, sur décision des chefs d’État de la CEAO.

À sa sortie de prison, Il conseille un moment le chef de l’État ivoirien, Henri Konan Bédié, et entretient, par la suite, d’excellentes relations avec Laurent Gbagbo, qui s’est personnellement occupé de lui faire prodiguer des soins, aussi bien en France qu’en Côte d’Ivoire.

Il est décédé le 13 juin 2004.

 

(Extrait de l’article de jeune Afrique)

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