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Trafic de cocaïne à San Pedro: Le verdict est tombé, les condamnés fixés

Drogue saisie

Le verdict est tombé ce mardi 7 mai 2024 à 10 h 15. La cour qui statuait dans ce procès-fleuve, ouvert le 22 décembre 2023, après le démantèlement d’un réseau de trafic international de cocaïne à San Pedro en Côte d’Ivoire, a décidé de suivre les réquisitions du parquet du pôle pénal économique et financier d’Abidjan. Quelques heures après le délibéré, la procureure Nina Claude Kamagaté a tenu une conférence de presse dans la même salle du pôle pénal économique et financier d’Abidjan. «Ce procès était important, a-t-elle déclaré, compte tenu du fait que c’est un fléau très important. Il fallait juger ces personnes et donner un signal fort à la Côte d’Ivoire, pour dire qu’on ne laissera pas les trafiquants de drogue s’installer dans le pays.»
Dix-huit des dix-neuf accusés ont été condamnés à une peine de prison ferme. Treize d’entre eux, jugés coupables de trafic international de drogue et d’association de malfaiteurs, ont écopé de dix ans de prison, la peine maximale prévue par la loi.
Parmi eux, le cerveau du réseau, l’Espagnol Miguel Angel Devesa Mera, qui avait reconnu les faits, et son bras droit Gustavo Alberto Valencia Sepulveda, également condamné pour coups et blessures sur la prostituée Mariam S., qui avait lancé l’alerte à Abidjan.
Trois personnalités de la ville côtière de San Pedro, à l’ouest du pays, où la plus grosse part des deux tonnes de cocaïne avait été saisie, se voient infliger la même peine : César Ouattara, un membre du Conseil régional, Guy Serge Leïla Kouassi, le commandant de la base navale de San Pedro, et le commissaire Dosso Karamoko.
Cinq accusés, dont l’homme d’affaires français Dominique Amatta, dirigeant de la société de surveillance 911 Security, ont été condamnés à des peines plus légères, de deux à cinq ans de prison, assorties d’amendes de 30 millions de francs CFA (quelque 45 000 euros). Un seul a été acquitté : l’ancien commandant de la section de lutte antidrogue de San Pedro, Lamand Bakayoko, pour lequel le parquet avait requis la relaxe.
Les condamnés disposent de vingt jours pour faire appel mais, d’ores et déjà, les conseils d’Hussein Taan et de Bartolo Priolo de Pasta et Pizza affichent leur intention d’effectuer un recours.
Le tribunal a également donné raison à l’Etat ivoirien, qui s’est constitué partie civile, dans ses demandes de dommages et intérêts. Les condamnés devront donc s’acquitter, en plus de leurs amendes, du versement des sommes exigées par la partie civile, échelonnées de 40 millions de francs CFA pour Hussein Taan à 60 milliards de francs CFA pour Miguel Angel Devesa Mera. Les véhicules, téléphones portables, comptes bancaires et sociétés des principaux condamnés, ainsi que les revenus qui en sont issus, sont également confisqués.


La Rédaction

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