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Des leaders mondiaux appellent la Russie à revenir à l’accord céréalier de la Mer noire

Ouvrier indien

Les dirigeants mondiaux exhortent la Russie à réintégrer l’accord qui a permis d’expédier en toute sécurité les céréales ukrainiennes vers le monde et de stabiliser les prix des denrées alimentaires. Photo: Cet ouvrier indien, au Pendjab, est en train de déplacer des sacs de blé. L'Inde fait partie des pays qui ont reçu des céréales ukrainiennes dans le cadre d’une initiative des Nations unies à laquelle la Russie a récemment suspendu sa participation. (© Sajjad Hussain/AFP/Getty Images. Département d’État/M. Gregory


Des responsables humanitaires et de gouvernements ont mis en garde contre les conséquences dramatiques de la décision prise par Moscou le 17 juillet de se retirer de l’Initiative céréalière de la mer Noire des Nations unies.

Pour le secrétaire général de l’ONU, cet accord est « une bouée de sauvetage pour la sécurité alimentaire mondiale et une lueur d’espoir dans un monde troublé ».

Le pape François a appelé directement la Russie à revenir à l’accord : « Je lance un appel à mes frères, les autorités de la Fédération russe, pour que soit rétablie l’Initiative de la mer Noire et que le blé puisse être transporté en sécurité ».

Une menace pour l’approvisionnement alimentaire
Grâce à l’initiative, négociée par les Nations unies et la Turquie en juillet 2022, plus de 32 millions de tonnes d’exportations agricoles ukrainiennes ont pu transiter par la mer Noire, dont près de 19 millions de tonnes vers des pays en développement. 

L’accord a également contribué à faire baisser les prix alimentaires de plus de 23 % depuis mars 2022, indiquent les Nations unies.

« Avec sa décision récente de mettre fin à l’accord sur les céréales, la Russie perturbe à nouveau la chaîne d’approvisionnement alimentaire », a regretté Arian Spasse, coordinateur politique de l’Albanie à l’ONU, le 26 juillet. « Et comme si cela ne suffisait pas, elle cible intentionnellement les ports et les entrepôts de céréales. »

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Des répercussions mondiales
La décision de la Russie de se retirer de l’initiative a des conséquences majeures.

« L’accord sur les céréales doit être étendu au bénéfice de tous les peuples du monde, africains en particulier », a insisté Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine, le 28 juillet 2023.

Lorsque l’accord était en vigueur, certains des pays les plus touchés par l’insécurité alimentaire, comme le Yémen, l’Éthiopie, la Somalie et l’Afghanistan, ont pu recevoir des céréales. La Chine en a été la plus grande bénéficiaire, ayant reçu près de 8 millions de tonnes de produits agricoles dans le cadre de l’accord céréalier. Parmi les autres bénéficiaires figurent l’Égypte, l’Inde, l’Indonésie, le Kenya et la Tunisie.

En outre, l’Initiative céréalière de la mer Noire a permis d’approvisionner en céréales ukrainiennes le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM), la plus grande organisation humanitaire au monde de lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire.

Les conflits, le changement climatique et la hausse des prix contribuent aux pénuries alimentaires, en particulier dans la Corne de l’Afrique.

La Russie doit revoir sa décision
De nombreux pays appellent à la poursuite de la diplomatie.

« L’Inde soutient les efforts du secrétaire général des Nations unies en vue de prolonger l’Initiative céréalière de la mer Noire », a déclaré Ruchira Kamboj, la représentante permanente de l’Inde à l’ONU, le 19 juillet. L’Inde « espère une sortie rapide de l’impasse actuelle ».

De son côté, le gouvernement américain reste déterminé à collaborer avec ses partenaires pour faire face à la crise alimentaire. Les États-Unis ont, à cette fin, déboursé plus de 14 milliards de dollars et fournis 50 % du budget du PAM.

« Dans un monde où la nourriture abonde, personne ne devrait mourir de faim — jamais », a déclaré la représentante permanente des États-Unis auprès de l’ONU, l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield, le 31 juillet. « C’est une question humanitaire, c’est une question morale, et c’est une question de sécurité. »

Source : Share America

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