Somalie, les sacs en plastique sont désormais interdits
La Somalie a imposé une interdiction des sacs en plastique à usage unique nuisibles pour l'environnement, rejoignant après un long délai d'autres pays africains tentant d'endiguer la marée de déchets non biodégradables.
La nouvelle loi, entrée en vigueur mardi 1er octobre 2024 mais annoncée pour la première fois en février, bannit l'importation, la production, la vente et l'utilisation de sacs en plastique, qui finissent généralement comme détritus ou enfouis dans des décharges.
Les défenseurs de l'environnement et les habitants de la capitale Mogadiscio ont salué l'interdiction, estimant qu'elle n'avait que trop tardé.
"C'est une très bonne décision du gouvernement", a déclaré à l'AFP Mohamed Gure, qui vit près du principal marché de Bakara, dans la capitale.
Le militant écologiste Osman Yusuf a souligné que le pays était extrêmement dépendant des sacs en plastique, affirmant que l'industrie représente plus de 50 millions de dollars (environ 45 millions d'euros).
"Il n'y a plus aucune justification pour que les gens continuent à utiliser ce matériel mortel", a-t-il indiqué.
Mais d'autres s'inquiètent du manque d'alternatives respectueuses de l'environnement.
"Nous n'avons aucun problème à les interdire, mais nous avons besoin de temps et d'une alternative", selon Lul Mohamed, commerçant.
La Somalie rejoint d'autres pays africains, notamment le Kenya voisin et la Tanzanie, qui ont interdit les sacs en plastique à usage unique.
Le Kenya a introduit l'une des interdictions les plus strictes au monde en 2017, imposant une amende, voire des peines de prison, pour l'utilisation de sacs en plastique.
Le Programme des Nations unies pour l'environnement(PNUE) estime que l'équivalent de 2.000 camions poubelles de plastique sont déversés chaque jour dans les mers, les rivières et les lacs.
Chaque année, 19 à 23 millions de tonnes de déchets plastiques s'échappent dans les écosystèmes aquatiques de la planète, selon le PNUE.
L'interdiction entre en vigueur alors que des négociations se sont achevées lundi à Nairobi dans l'espoir de sceller le premier traité au monde sur les déchets plastiques qui menacent l'environnement et remontent les réseaux trophiques lorsqu'ils sont ingérés par les animaux.
Les pays sont sous pression pour trouver un terrain d'entente avant la tenue de négociations finales en décembre en Corée du Sud.
L'exemple du Rwanda, où les sacs en plastique sont bannis depuis plus d'une décennie, est considéré comme l'une des plus grandes réussites. La production annuelle mondiale de sacs plastique a plus que doublé en vingt ans pour atteindre 460 millions de tonnes. Elle pourrait tripler d'ici à 2060 si rien n'est fait. Or, seulement 9% des plastiques sont recyclés.
Le plastique joue aussi un rôle dans le réchauffement climatique: il représentait 3,4% des émissions mondiales en 2019, chiffre qui pourrait plus que doubler d'ici à 2060, selon l'OCDE. Le plastique, issu de la pétrochimie, est partout: des déchets de toutes tailles se retrouvent déjà au fond des océans et au sommet des montagnes. Des microplastiques ont été détectés dans le sang ou le lait maternel.
La Rédaction avec Agences
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